Pétition pour autoriser les lycéennes sud-africaines noires à porter leurs cheveux "au naturel"

Des enfants chantent en l'honneur de l'anniversaire de Nelson Mandela devant sa maison à Houghton, Johannesburg, le 18 juillet 2013.

Une pétition a rassemblé lundi près de 10.000 signatures en Afrique du Sud pour autoriser des lycéennes noires d'un établissement de Pretoria à porter leurs cheveux "au naturel" contestant une interdiction à ce sujet dans un règlement intérieur jugé "raciste".

Le texte de la pétition adressée au ministre provincial de l'Education Panyaza Lesufi réclame que des "actions disciplinaires soient engagées contre les professeurs qui mettent en place des politiques racistes".

Vendredi, des élèves noires du "lycée pour filles de Pretoria", un établissement privé huppé, ont manifesté contre le règlement intérieur de l'établissement qui leur interdit, selon elles, de porter des coupes afro et les oblige à lisser et attacher leurs cheveux.

Elles assurent également avoir été interdites de parler une toute autre langue que l'anglais au sein de l'établissement.

Lundi, Panyaza Lesufi devait se rendre à l'école pour tenter de "régler la situation", selon son compte Twitter.

"Nous applaudissons les forces courageuses de ces jeunes femmes noires qui ont pris en main leur lutte", a réagi dans un communiqué le parti de gauche radicale de Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (EFF).

"Il est profondément triste de voir qu'après 22 ans de démocratie il y a toujours des institutions qui cherchent à supprimer l'esthétique et la culture noire", poursuit le communiqué.

Bien que l'apartheid soit terminé depuis 1994, les divisions raciales restent un problème majeur en Afrique du Sud. De nombreux étudiants dénoncent le racisme et l'absence de transformation raciale au sein des universités du pays.

Depuis un an, les universités sud-africaines sont régulièrement agitées par des manifestations. En novembre, des dizaines de milliers d'étudiants avaient défilé pendant plusieurs jours dans différentes villes du pays, obtenant du gouvernement le gel de l'augmentation de leurs frais d'inscription.

Avec AFP