"Les groupes armés et les forces de sécurité ont tué au moins 197 civils au cours des 31 derniers jours de l'année 2019", selon le rapport mensuel des chercheurs du "baromètre sécuritaire du Kivu" (Kivu security tracker, KST).
"Le mois de décembre 2019 a été le plus meurtrier pour les civils jamais enregistré par le baromètre depuis sa création, en juin 2017", ajoutent les chercheurs, qui s'appuient sur un réseau d'informateurs dans les deux provinces du Kivu.
Le KST a répertorié 117 civils massacrés dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), "un niveau comparable au mois de novembre (126)".
Ces tueries sont attribuées au groupe armé des ADF, en représailles des offensives de l'armée régulière lancées contre leurs bases le 30 octobre.
Au Sud-Kivu, au moins dix civils ont été tués dans l'offensive de l'armée congolaise "contre la rébellion hutue rwandaise". Les victimes figurent "essentiellement parmi les familles de ces combattants rebelles".
En janvier, les violences continuent. Une vingtaine de personnes ont été tuées en une semaine du 20 au 25 janvier dans le territoire de Rutshuru au nord de Goma, a rapporté lundi l'ONG congolaise Centre d'assistance des droits de l'homme et d'assistance sociale (CODHAS).
Dans ce territoire s'affrontent les rebelles hutus rwandais des FDLR et leur ennemi congolais, le groupe armé NDC-Rénové.
"Nous confirmons la mort de douze civils et deux soldats la semaine dernière. Mais le bilan pourrait effectivement être plus lourd", dit le KST.
Des dizaines de groupes armés sont actifs dans les deux Kivus où les autorités congolaises luttent contre les groupes étrangers et appellent les groupes congolais à désarmer.
Une tâche difficile. Quelque 120 combattants Nyatura (principalement des hutus congolais) qui avaient déposé les armes en décembre sont "repartis en brousse" samedi, ont alerté la société civile et l'armée dans le Sud-Kivu.