Moursal et Chagoua, sont deux quartiers dess communes des 6e et 7e arrondissements municipaux considérés comme des coins chauds de la ville de N’Djamena.
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Les bars et boîtes de nuit sont créés de façon anarchique, à proximité des habitations, des écoles et des hôpitaux, en méconnaissance de la loi sur le régime de licence pour les débits des boissons au Tchad.
Pour certains riverains, ces tenanciers perturbent le sommeil. D’autres se plaignent que le bruit recommence dès 6 heures du matin. D’autres encore reconnaissent que ces tenanciers cherchent de l’argent, mais estiment que ceux-ci doivent prendre conscience du droit au repos des gens vivant à proximité de leurs établissements.
Un voisin a porté plainte contre Tibegué Iré Landry alias KKJ, un tenancier de bar, pour trouble à l’ordre et à la paix publics et l’affaire est pendante devant la justice.
Mais pour KKJ, les riverains des rues commerciales doivent se retirer dans les quartiers périphériques pour permettre aux opérateurs économiques d’exercer leurs activités librement.
KKJ estime qu’il y a des quartiers résidentiels, où il n’y a pas de tapage. "Mais si vous prenez l’axe CA 7, c’est un peu comme dans d’autre pays où il y a des rues baptisées, comme Abidjan, rue princesse, des rues de joie un peu partout donc aujourd’hui ce qui fait aussi l’économie c’est ce côté-là", explique-t-il.
Pour le représentant des personnes handicapées au Conseil économique social et culturel, Séverin Madjitelssem, il faut que les maires d’arrondissement prennent leur responsabilité face à la prolifération des débits de boissons à N’Djamena.
"Que les communes, ceux qui donnent les autorisations de fonctionner des bars et alimentations essayent aussi de se soucier de l’avenir de la jeunesse. Le fait que les bars se multiplient dans les carrés, dans les quartiers et dans la ville ne nous honore pas", a-t-il déploré.
Le premier adjoint du maire du 6e arrondissement, Abakar Khamis, est conscient de la situation et informe qu’il en fera sa première bataille de 2020.
"Nous avons hérité la situation où, avant la décentralisation, les gens avaient déjà les autorisations de fonctionner. Maintenant, on est arrivé au moment des fêtes, on a laissé faire, mais au début de cette année on va commencer les réglementations", avertit Abakar Khamis.
Pour le juriste Nandignar Mbailassem Ndoh, ces tapages nocturnes sont punis par le code pénal tchadien. Par principe, précise-t-il, lorsque ces faits se produisent avant 21h ils sont qualifiés de trouble de voisinage.
C’est après 21h qu'ils deviennent "tapage nocturne", constitutif d’une simple contravention. Le juriste souligne que les tapages nocturnes sont sanctionnés par l’article 518.12 du nouveau code pénal tchadien, qui prévoit une amende de 2000 à 20.000 francs CFA ainsi qu’un emprisonnement jusqu’à 15 jours maximum.