Plus de 2,4 millions d'électeurs enrôlés au Sud-Kivu en trois mois

Les agents de la Ceni sont mobilisés au centre d'inscription des électeurs de l'Edap ISP Bukavu, en RDC, le 12 janvier 2017. (VOA/Ernest Muhero)

Treize semaines après le lancement de la révision du fichier électoral dans 12 provinces de la RDC, au Sud Kivu, plus de 2 425 000 électeurs se sont déjà fait enrôlés, dont 51% de femmes.

Le secrétaire exécutif provincial de la commission électorale nationale indépendante (Ceni) au Sud Kivu, Gaudens Maheshe, a donné ces chiffres dans une interview exclusive accordée à VOA Afrique.

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Reportage d'Ernest Muhero, correspondant à Bukavu pour VOA Afrique

Le secrétaire a précisé que 826 centres d’inscription ont ouvert progressivement au Sud-Kivu. La Ceni en est déjà à un taux d’enrôlement et identification des électeurs de plus de 90%.

"Nous sommes satisfaits des résultats, atteints non sans peine", a déclaré Gaudens Maheshe, "mais avec l'étendue de la province, nous ne pouvons pas dire que tout s'est bien passé, comme sur 14 sites, nous ne pouvons déployer le matériel que par avion étant donné l'état des routes ou leur inexistence".

Sur 14 sites, nous ne pouvons déployer le matériel que par avion étant donné l'état des routes ou leurs inexistences."
Gaudens Maheshe, secrétaire exécutif provincial du Ceni

Le coordonnateur provincial de l’institut pour la gouvernance et l’éducation électorale au Sud-Kivu,l’ingénieur Patrice Lwabaguma, se dit fier du travail abattu par la Ceni. Il déplore tout de même quatre cas de tentatives de vol des matériels électoraux au Sud-Kivu.

"La province du Sud-Kivu est dans la zone rouge, nous avons donc constaté quelques tentatives de bandits, mais j'ai apprécié la mobilisation de la population", souligne-t-il.

Un malade hospitalisé fait le déplacement jusqu'au centre d'inscription pour se faire enrôler à Bukavu, RDC, le 12 janvier 2017. (Ernest Muhero)

La nouvelle dynamique de la société civile (NDSCI) fustige le comportement de certains hommes politiques qui se sont servis des jeunes "facilement manipulables" en les amenant à s’enrôler loin de leur milieu naturel mais plutôt dans un milieu qui arrange les intérêts électoralistes de ces politiciens.

Selon Jean Chrysostome Kijana, président national de la NDSCI, il s'agit de "jeunes étudiants à qui on propose 50 dollars pour s'enroler loin de leur habitat".

"Nous considérons cela comme un manque de respect pour les citoyens", a-t-il déclaré.

Signalons qu’après 90 jours d’enrôlement des électeurs à Bukavu, plusieurs centres d’inscription commencent progressivement à fermer leurs portes.

Ernest Muhero, correspondant à Bukavu