Plusieurs détenus sont victimes de la lenteur judiciaire au Tchad

Siège de la maison d'arrêt de N'Djamena, au Tchad, 3 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, plusieurs détenus de différentes maisons d’arrêts du pays dont les dossiers sont confiés à des juges d’instruction passent plusieurs années sans être situés sur leur sort.

Le dernier cas est celui du directeur de la compagnie Air Inter 1 (one), Mathias Tsarsi, arrêté et détenu depuis septembre 2017. Son conseiller parle d’une détention politique.

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Reportage d'André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena pour VOA Afrique

Inculpé le 30 septembre 2017, pour financement du terrorisme, blanchiment d’argent, faux et usage de faux, Mathias Tsarsi, directeur de la compagnie Air inter 1 de droit tchadien et quatre autres personnes croupissent à la maison d’arrêt de N’Djamena.

Maïtre Olivier Gouara, avocat de Babouri, à N'Djamena, au Tchad, 3 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)

Pour Me Olivier Gouara, l’un des avocats du directeur de la compagnie Air inter 1, l’accusation s’appuie sur un document qui n’existe pas.

"On a prétendu qu'il y avait des faux documents", sur l'affaire de l'Airbus, "mais nous n'avons pas vu ce faux".

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Tout en exigeant la libération de son client, Me Olivier Gouara demande au gouvernement tchadien d’ouvrir une enquête sérieuse sur cette affaire. Car dit-il son client ne peut pas être bouc émissaire dans cette affaire.

Comme Mathias Tsarsi​, directeur de la compagnie Air inter 1, d’autres personnalités sont aussi victime de cette lenteur judiciaire.

Il s’agit du général Mahamat Abdoulkader Oumar, alias Baba Ladé, ex-préfet de la grande Sido au Sud Tchad, inculpé pour association des malfaiteurs et incendie volontaire, est détenu depuis janvier 2015 à la maison d’arrêt de haute sécurité de Koro Toro au Nord du pays, sans aucune forme de procès.

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Le blogueur Mayadine Mahamat Babouri, arrêté le 30 septembre 2016 à N’Djamena pour ses critiques acerbes sur les réseaux sociaux, contre le régime au pouvoir dont il fait partie de la lignée familiale est toujours en séjour prolongé à la maison d’arrêt de Moussoro.

Djimet Arabi, ministre la la Justice et garde des Sceaux, chargé des Droits humains, à N'Djamena, au Tchad, 3 mars 2018. (VOA/André Kodmadjingar)

Le ministre de la justice Djimet Arabi explique qu'il est conscient de cette lenteur judiciaire.

"Certains juges d'instructions qui ont été nommés n'ont pas les compétences requises", a-t-il déclaré. "Nous sommes en train de faire un réaménagement pour nommer des magistrats compétents", afin de réduire les procédures à un an.

Comme l’a reconnu le premier responsable du département de la justice, ces magistrats compétents qui seront nommés, feront diligence pour que leur concitoyens incarcérés soient situés sur leur sort.

André Kodmadjingar, correspondant à N’Djamena