La police burundaise interpelle une journaliste pigiste américaine et un reporter local

La police dans une rue de la capitale, Bujumbura, Burundi le 3 février 2016.

Une journaliste américaine et un journaliste local qui l'accompagnait ont été interpellés, la première ayant été libérée rapidement tandis que l'autre était toujours en garde à vue, a annoncé dimanche la police du Burundi.

Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, a écrit sur Twitter que la journaliste américaine Julia Steers et Gildas Yihundimpundu, un reporter local, avaient été arrêtés et interrogés "pour tentative de destruction des preuves des crimes des insurgés".

Julia Steers, qui est accréditée au Burundi, a été remise à l'ambassade américaine, mais son collègue et un chauffeur n'ont pas été libérés.

"Je suis en sécurité, mais très préoccupée par le sort de mon collègue burundais Gildas Yihundimpundu et notre chauffeur Pascal," a indiqué la journaliste américaine sur Twitter après sa libération.

Plusieurs journalistes ont été arrêtés par les autorités au Burundi, plongé dans une grave crise émaillée de violences et de nombreux cas de torture depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé, avant d'être réélu en juillet.

Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays, qui figure en 2016 à la 156e place (sur 180) au classement de la liberté de la presse dans le monde établi par l'organisation Reporters sans frontières (RSF).

Le gouvernement du Burundi attaque régulièrement les journalistes indépendants et la presse internationale qu'il accuse de participer à un complot pour le renverser.

Le Comité américain pour la protection des journalistes (CPJ) estime que 100 journalistes ont été contraints à l'exil depuis le début des violences.

Le CPJ a exhorté cette semaine les services de renseignement du Burundi à libérer le journaliste de radio Salvador Nahimana, détenu depuis le 2 octobre.

Un autre journaliste, Jean Bigirimana, du journal indépendent Iwacu, est porté disparu depuis le 22 juillet.

Avec AFP