M. Pompeo devait s'entretenir avec le président Ashraf Ghani ainsi qu'avec son ex-chef de l'exécutif, Abdullah Abdullah, qui s'est lui aussi proclamé vainqueur de l'élection présidentielle du 28 septembre 2019, entachée d'accusations de fraude.
"Nous avons essayé ... ces dernières semaines de trouver une formule et de les encourager à parvenir à un accord", a déclaré aux médias un responsable du département d'Etat, ajoutant que "(Pompeo) est venu pour aider à avancer, encourager et communiquer nos attentes".
Lire aussi : Washington demande un vote mardi de l'ONU endossant l'accord USA-talibans (diplomates)M. Pompeo a été accueilli par l'émissaire américain en charge des négociations avec les talibans, Zalmay Khalilzad, après son arrivée à l'aéroport de la capitale afghane, selon les médias présents.
Il doit débuter une série de réunions par des rencontres avec des diplomates américains, puis avec MM. Ghani et Abdullah, et d'autres figures majeures du gouvernement afghan.
La visite intervient au lendemain d'une première discussion entre le gouvernement afghan et les talibans au sujet d'un échange de prisonniers, étape cruciale dans le processus de paix qui s'est ouvert après la signature d'un accord historique entre Washington et les insurgés le mois dernier.
M. Khalilzad a tweeté dimanche qu'il était "urgent" de mettre en place cette libération de prisonniers, alors que le nouveau coronavirus rend les échanges diplomatiques de plus en plus difficiles.
Lire aussi : La CPI va enquêter sur des "crimes de guerre" en Afghanistan, des soldats américains visésCette mesure, qui figurait dans l'accord entre Washington et les insurgés, non ratifié par Kaboul, prévoyait la libération de jusqu'à 5.000 talibans en échange de celle de 1.000 membres des forces afghanes.
L'échange devait avoir lieu le 10 mars, avant l'ouverture de discussions inédites entre le gouvernement afghan et les talibans, afin de décider de l'avenir du pays, mais a été retardé en raison de désaccords entre les deux camps.
Le président Ghani, d'abord opposé à une telle mesure, avait proposé la libération de 1.500 prisonniers talibans avant l'ouverture des discussions interafghanes, puis des 3.500 détenus restants sur plusieurs mois, si les violences diminuaient.
Les insurgés se sont cependant empressés de rejeter ce compromis.
L'accord entre les insurgés et Washington prévoit aussi un retrait progressif des forces étrangères d'Afghanistan sous 14 mois à condition que les talibans respectent des engagements sécuritaires.
Le départ des troupes américaines a déjà débuté, mais a été ralenti par l'épidémie de nouveau coronavirus, avec 40 cas positifs déjà détectés en Afghanistan, et un premier décès vendredi.
En échange de ce retrait, les talibans se sont aussi engagés à combattre les groupes djihadistes tels qu'Al-Qaeda, et à discuter avec le gouvernement de Kaboul, qu'ils n'ont jamais reconnu, afin de définir l'avenir du pays.
Si les insurgés ont arrêté de viser les troupes étrangères, ils n'ont cependant pas mis fin à leur offensive contre les forces afghanes.
À ces combats s'ajoutent les craintes qu'une crise sanitaire ne frappe bientôt le pays, avec l'arrivée ces dernières semaines de dizaines de milliers d'Afghans, de retour d'Iran, pays parmi les plus frappés par la pandémie.
Avec un système de santé extrêmement précaire après 40 ans de guerre, il est peu probable que l'Afghanistan puisse faire face à une crise sanitaire de grande ampleur.