Pourparlers sur la Syrie à Genève : la délégation de l'opposition sera finalement présente

Ouverture des pourparlers de paix sur la Syrie à Genève, le 29 janvier 2016. (REUTERS/Denis Balibouse)

Les entretiens avec l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura commenceront "peut-être" dimanche.

La délégation de l'opposition syrienne doit arriver samedi 30 janvier au soir à Genève pour participer aux discussions organisées par l'ONU afin de tenter de trouver une solution à la crise dans ce pays, a déclaré un porte-parole du Haut Comité pour les négociations (HCN), principal groupe de l'opposition.

Monzer Makhous a précisé que la délégation de négociateurs comprenait une quinzaine de membres et qu'une vingtaine d'autres représentants du HCN seraient également présents.

Le coordinateur du HCN Riad Hijab rejoindra cette délégation plus tard dans la journée et les entretiens avec l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura commenceront "peut-être demain", a-t-il précisé.

Garanties de l'ONU

Après quatre jours d'hésitation, le HCN a finalement décidé vendredi soir de se joindre aux discussions ouvertes par M. de Mistura, qui a déjà rencontré une délégation du régime de Damas vendredi à Genève.

L'opposition, qui refusait de participer à ces pourparlers indirects en raison de la situation humanitaire catastrophique en Syrie, affirme avoir obtenu des garanties de l'ONU sur certains points et s'est donc décidée à rallier Genève, tout en répétant qu'elle venait essentiellement pour discuter avec M. de Mistura.

Les pourparlers de Genève sont censés permettre d'améliorer la situation humanitaire, de travailler sur un cessez-le-feu et d'enclencher un processus de transition politique pour sortir la Syrie d'une guerre sanglante qui a fait plus de 260 000 morts en près de cinq ans.

Seize personnes mortes de faim à Madaya

Et chaque jour, le bilan s'alourdit. MSF a encore fait état samedi de 16 personnes mortes de faim dans la ville assiégée de Madaya, près de Damas depuis la mi-janvier.

Ces négociations intersyriennes s'inscrivent dans le cadre d'une résolution de l'ONU adoptée en décembre prévoyant la constitution d'un gouvernement de transition dans les six mois et l'organisation d'élections dans les 18 mois.

L'émissaire de l'ONU a prévu des discussions indirectes, délégations du régime et de l'opposition se trouvant dans des salles séparées, avec des émissaires faisant la navette.

Les responsables kurdes quittent Genève

Par ailleurs, le chef du principal parti kurde syrien PYD, Saleh Muslim, ainsi que d'autres responsables kurdes qui se trouvaient à Genève en espérant être invitées aux discussions sur la Syrie, ont finalement quitté la Suisse, l'ONU ayant renoncé à les convier, ont indiqué samedi à l'AFP des sources kurdes.

Saleh Muslim et ses conseillers, arrivés la semaine dernière à Genève, sont partis vendredi soir, selon une de ces sources.

"Nous avons quitté Genève parce que nous n'avons pas eu d'invitation. Nous ne nous sentirons engagés par aucune décision prise à Genève, y compris par un cessez-le-feu", a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat.

Avec AFP