"La compétition (de dimanche) n'est pas loyale et pas honnête: nos adversaires utilisent les moyens et l'appareil de l'Etat pour neutraliser des candidats", a accusé M. Yacouba, figure de la société civile, lors d'un dernier meeting devant 20.000 personnes au stade de la capitale.
Quelque 15 candidats s'affronteront dimanche lors du scrutin présidentiel qui sera couplé à des législatives, au terme d'une campagne sous tension. Le président Issoufou, 63 ans, qui brigue un second mandat, a prédit une victoire par "un coup KO" alors que l'opposition, divisée, a promis de s'unifier au second.
"Malgré la jeunesse de notre parti, nous leur faisons peur!", a lancé Ibrahim Yacouba le poing levé, casquette et chemise rouge-jaune, les couleurs du Mouvement patriotique nigérien (MPN) qu'il a créé il y a seulement quatre mois.
Outsider de la présidentielle, le candidat de 44 ans, qui se présente pour la première fois à une élection présidentielle, accuse le camp du président sortant "d'utiliser de faux sondages pour influencer le vote".
"Si les élections sont bien organisées dans de bonnes conditions, nous gagnerons", a-t-il scandé devant ses militants surexcités.
"Mais si on crée les conditions de vols et de tricheries, nous le dénoncerons et nous battrons pour sauver la démocratie chèrement acquise", a prévenu l'ex-douanier.
Il a aussi "énergiquement" dénoncé"l'arrestation arbitraire", en début du mois, de Sani Atia, un ténor du MPN basé à Maradi (centre) et transféré dans une prison d'Agadez (nord désertique), selon son parti.
M. Yacouba rêve de "rajeunir la classe politique" qui a jusqu'ici "échoué" à "développer" le Niger, un des Etats les plus pauvres au monde. En cas de victoire dimanche, il s'engage à organiser les "Etats généraux des ressources minières", qui "sont mal gérées", notamment l'uranium dont le Niger est grand producteur.
Ex-adjoint du directeur de cabinet du président Mahamadou Issoufou, M. Yacouba avait été exclu du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), accusé de fomenter un "projet" visant à "faire main basse sur les structures du parti".
Avec AFP