"Dans l'ensemble, l'élection présidentielle a donné l'occasion aux citoyens de choisir librement leurs dirigeants (...) dans un climat apaisé", conclut le rapport de la mission présenté à la presse et lu par le chef de mission, le Malien Dioncounda Traoré.
Treize candidats étaient en lice dont l'actuel président Idriss Deby Itno, qui se présentait pour un 5e mandat après 26 ans de pouvoir, et qui bénéficiait de l'appui de l'appareil d'Etat et de la forte implantation dans les quartiers de son parti, le Mouvement patriotique du Salut (MPS).
Cependant, ce rapport de l'UA, dont la présidence tournante est actuellement assurée par Idriss Deby, relève des anomalies et dysfonctionnements.
Ainsi, dans seulement "81% des bureaux de vote visités le président du bureau de vote s'est assuré que l'urne était vide" à l'ouverture, ont constaté les 35 observateurs répartis dans seulement 15 départements sur 21.
Aussi, la mission "note avec regret que dans 10 % des bureaux de vote visités, le secret du vote n'était pas garanti" et que, "dans la majorité des cas (...) les agents électoraux n'ont pas fait preuve d'une grande maîtrise des opérations électorales", notamment "dans la technique du dépouillement" effectué à la tombée de la nuit avec, dans la moitié des bureaux, un manque d'éclairage adéquat.
Pour autant, et malgré les accusations de l'opposition qui fait état de bourrages d'urnes et d'achats de cartes d'électeurs dans un pays très pauvre, le chef de la mission de l'UA a estimé que le scrutin s'était déroulé "sans aucune fraude".
Les résultats provisoires de la présidentielle doivent être publiés dans deux semaines par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dont la société civile s'est retirée en raison du maintien en détention de cinq de ses leaders depuis 3 semaines.
Avec AFP