Une centaine d’anciens procureurs fédéraux et agents fédéraux des États-Unis interpellent le département d’État américain au sujet de Tigran Gambaryan, exhortant le Secrétaire d’État Anthony Blinken à œuvrer pour sa libération.
Your browser doesn’t support HTML5
L’homme de 39 ans, ancien agent du fisc américain et directeur de la conformité auprès de la société d’échange de cryptomonnaies Binance, est en détention au Nigeria depuis avril 2024 pour des faits présumés d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent.
En cause, les tensions de son employeur avec l’État nigérian. Le pays d’Afrique de l’Ouest accuse en effet Binance, une plateforme très populaire au Nigeria, de saboter ses efforts économiques en manipulant les taux de change du Naira, la monnaie locale.
"Otage d’une puissance étrangère"
"Après presqu’un mois de détention sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, Tigran Gambaryan est désormais détenu sous de fausses accusations", écrivent les auteurs de la lettre à propos de ce résident d’Atlanta arrêté le 28 février 2024 en compagnie de son collègue citoyen britannique Nadeem Anjarwalla, en marge d’une visite de travail à Abuja.
Ce dernier s’est depuis évadé, fuyant grâce à un passeport de contrebande, selon les autorités nigérianes. Le document dénonce "la mise en otage de fait d’un ancien agent fédéral américain dans des conditions déplorables pendant près de trois mois par une puissance étrangère afin de contraindre son employeur à régler une affaire qui ne le concerne pas directement".
Pour les signataires, les efforts du gouvernement américain sur la question ont été "insuffisants". Ils mettent par ailleurs en garde contre "les conséquences d'une inertie prolongée potentiellement grave".
Le revers de la médaille
Cette interpellation intervient un jour après celle de seize sénateurs américains à l’endroit du département d’État et du président Joe Biden, demandant l’affectation du dossier à l'Envoyé spécial présidentiel pour les affaires d'otages.
De quoi susciter le démenti du ministre nigérian de l'Information, Mohammed Idris. Ce dernier a déclaré le 5 juin 2024 à Bloomberg que "personne n’était détenu au Nigeria en dehors des lois du pays".
L’affaire traduit à la fois les succès de Binance et ses revers. Cette plateforme, leader mondial d’échange de monnaies numériques, bute sur l’intransigeance de certains pays dans ses efforts pour faire de la cryptomonnaie une véritable alternative aux devises classiques. La société a ainsi vu son fondateur Changpeng Zhao condamné en mai dernier à quatre mois de prison pour blanchiment d'argent aux États-Unis.
Your browser doesn’t support HTML5