L'évasion a été revendiqué sur les réseaux sociaux par "l’Ambazonia Restoration Forces", un groupe d’hommes armés favorables à la sécession de la zone anglophone du Cameroun.
Le mur arrière de la prison de Wum a été perforé par les assaillants.
"Ceux-ci ont, par la suite, pu accéder à l’intérieur de la prison, défoncer les cellules, avant d’ordonner aux prisonniers de vider les lieux", rapporte à VOA Afrique, une source administrative de Wum ayant requis l'anonymat.
Ces éléments ont également emporté des armes.
La scène s’est déroulée dans l’obscurité, selon une habitante de Wum, jointe par VOA Afrique. Elle témoigne avoir entendu "des tirs de sommation" dans la nuit.
Selon plusieurs sources, la localité de Wum est sans eau, ni électricité, avec un réseau téléphonique très instable, depuis plus de trois semaines.
"Ce qui a favorisé l’attaque de la prison", a commenté mercredi matin un responsable de parti politique de cette localité.
Lors de l’attaque de la prison de Wum, 117 personnes étaient en détention, affirment les sources administratives. Dans la matinée, les premières informations faisaient état de 82 prisonniers évadés.
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En juillet dernier, la prison de Ndop à 32 km de Bamenda avait été attaquée par les hommes armés. Le bilan de l’évasion faisait état d’au moins 160 prisonniers évadés.
C'était la première fois depuis le déclenchement de la crise anglophone fin 2016 qu'un nombre aussi important de prisonniers réussissent à s'évader à la suite de l'attaque d'un établissement carcéral.
La sécurité dans les deux régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, s'est considérablement dégradée depuis fin 2017.
Les combats y sont devenus quotidiens entre les forces de sécurité et des séparatistes armés réclamant la création d'un Etat anglophone indépendant.
Ce conflit armé de plus en plus violent en zone anglophone et celui contre le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord du pays risquent de perturber le scrutin présidentiel prévu le 7 octobre.
Le président Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, est candidat à un septième mandat consécutif.
Ses partisans estiment qu'il est le mieux à même de répondre à la crise anglophone, ses opposants l'accusent d'en être responsable.