Prix Sakharov 2014 : Dr. Mukwege appelle à soigner la RDC

Dr. Denis Mukwege de la RDC, un gynécologue spécialisé au traitement des victimes de viole et violence sexuelle extrême, reçoit le Prix Sakharov des mains du président du Parlement Européen, mercredi le 24 novembre 2016 au Parlement Européen à Strasbourg, en France.

Le Parlement européen a reconnu le mérite de ce médécin pour le combat qu'il mène en faveur des femmes victimes de violences sexuelles.

Le gynécologue-obstétricien qui a réparé des milliers de femmes victimes des violences sexuelles dans l’Est de la RDC, a fait mercredi à la déclaration en recevant le prix Sakharov 2014 au Parlement européen.

Dr. Denis Mukwege a affirmé, à cette occasion, qu'il fallait soigner la RDC qui est un pays malade.

"Notre pays est malade, mais ensemble, avec nos amis, nous pouvons et nous allons le soigner", a insisté M. Mukwege sous les applaudissements nourris des eurodéputés mais aussi d’une délégation congolaise présente à la cérémonie.

En réponse à ce cri de Mukwege, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a dit que le Parlement européen envoyait un signal fort au gouvernement de la RDC.

La RDC, a indiqué M. Schulc, doit jouer pleinement son rôle dans la prise en charge des victimes de viols de masse. Ce gouvernement doit aussi "s'atteler à mettre en place les nécessaires réformes du secteur de la sécurité et des institutions issues d'élections justes", a-t-il ajouté.

M. Schulz, s’est aussi dit ému de voir des femmes et des hommes pleurer en plénière, fait qui ne s’est jamais produit durant le 19 précédentes éditions du prix Sakharov qu’il a présidées.

Agé de 59 ans, Denis Mukwege a, en 15 ans, opéré des milliers des femmes abimées par d’atroces violences sexuelles dans la région Est ou divers groupes armés continuent à avoir des activités. A l’hôpital Panzi qu’il a créé à Bukavu avec sa fondation, ces femmes dont la plupart souffrent de fusille, retrouvent un peu d’espoir après avoir été humiliées par leurs bourreaux et parfois rejetées par leurs proches. Certaines de ces femmes se sont vu loger une balle dans leurs parties génitales après avoir été violée à tour de rôle par le groupe d’hommes armés.

M. Schulz a reconnu que cet hôpital "est devenu le refuge pour des milliers de femmes et de filles, victimes de violences sexuelles et souvent contraintes au silence par peur d'être rejetées".