- "Pas de 5e mandat" -
Le 22 février, plusieurs milliers de personnes, répondant à des appels sur les réseaux sociaux, manifestent dans plusieurs villes. "Pas de 5e mandat", "Ni Bouteflika, ni Saïd" (frère du président, perçu comme un "président bis" et un successeur possible), scandent les protestataires à Alger, où les manifestations sont interdites depuis 2001.
Lire aussi : Les Algériens dans la rue pour un 13e vendredi consécutif contre le "système"Au pouvoir depuis deux décennies, M. Bouteflika, très affaibli depuis un AVC en 2013, avait annoncé le 10 février qu'il briguerait un 5e mandat.
Le 1er mars, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent à nouveau à Alger. "Le peuple veut la chute du régime", crient les manifestants.
- Présidentielle reportée -
Le 3, M. Bouteflika s'engage, s'il est élu, à ne pas terminer son mandat et à se retirer après une présidentielle anticipée.
Le 10, il regagne l'Algérie après deux semaines d'hospitalisation en Suisse pour "examens médicaux". Etudiants et enseignants occupent plusieurs universités.
Quelques jours après avoir présenté l'armée comme la "garante" de la stabilité, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major, déclare que l'armée "partage" les "mêmes valeurs" que le peuple.
Le 11, M. Bouteflika renonce à briguer un 5e mandat et reporte sine die la présidentielle.
Le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui remplace Ahmed Ouyahia comme Premier ministre.
Le 15, une foule impressionnante envahit Alger. Des manifestations ont lieu dans 40 préfectures sur 48. Des diplomates évoquent "des millions" d'Algériens dans les rues.
- Bouteflika démissionne -
Le 26, le général Gaïd Salah demande que le président soit déclaré inapte à exercer le pouvoir, en vertu de la Constitution, ou qu'il démissionne.
Le lendemain, le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la majorité au côté du Front de libération nationale (FLN), demande "la démission du président".
Le 2 avril, le général Gaïd Salah demande que soit "appliquée immédiatement" la procédure constitutionnelle permettant d'écarter M. Bouteflika.
Peu après, M. Bouteflika, 82 ans, démissionne.
- "Qu'ils partent tous" -
Le 5, les Algériens descendent en masse dans la rue, déterminés à se débarrasser du "système".
Le 9, le président du Conseil de la Nation (Chambre haute du Parlement) Abdelkader Bensalah est nommé président par intérim. Les partis d'opposition boycottent la réunion du Parlement.
A Alger, des milliers d'étudiants protestent. La police tire des grenades lacrymogènes et fait usage de canon à eau.
Le directeur de l'Agence France-Presse (AFP) à Alger, Aymeric Vincenot, est expulsé par les autorités qui refusent de renouveler son accréditation.
Le 10, la présidentielle est fixée au 4 juillet.
Le 16, le président du Conseil constitutionnel Taïeb Belaiz, fidèle de l'ex-président Bouteflika, démissionne.
Des dizaines de milliers d'étudiants manifestent à Alger, mais aussi à Oran, Constantine, Annaba ou Béjaïa. "Le peuple veut qu'ils partent tous", clament les étudiants.
- Enquêtes judiciaires -
Le 29, le ministre des Finances Mohamed Loukal, ancien gouverneur de la Banque centrale, est entendu par le parquet dans le cadre d'affaires de "dilapidation" de fonds publics. Il ressort libre de son audition, sans faire de déclaration.
Le lendemain, l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, limogé en mars pour tenter d'apaiser la contestation, est entendu dans des dossiers "de dilapidation de fonds publics et d'avantages indus", selon la télévision publique. Il ne fait aucune déclaration à sa sortie du tribunal.
Le 5 mai, Saïd Bouteflika ainsi que deux ex-chefs des services de renseignements --les généraux Mohamed Mediene dit "Toufik" et Athmane Tartag alias "Bachir"-- sont placés en détention provisoire. Ils sont poursuivis pour "atteinte à l'autorité de l'armée" et "complot contre l'autorité de l'Etat".
La justice a lancé plusieurs enquêtes pour des faits de corruption contre des personnalités liées à l'ex-président Bouteflika.
- 13e vendredi de manifestations -
Le 17, une importante foule défile dans le centre d'Alger pour un 13e vendredi consécutif contre le régime et contre la présidentielle prévue le 4 juillet. Des foules nombreuses marchent dans d'autres villes du pays.
"Pas d'Etat militaire". "Gaïd Salah dégage !", scandent les manifestants à Alger, qui reprochent au général son refus de toute autre sortie de crise que la présidentielle du 4 juillet.