C'est aussi le premier meeting de la mouvance présidentielle depuis l'ouverture officielle jeudi de la campagne électorale.
"Unité et vivre-ensemble"
Vêtu de son habituel boubou, blanc cette fois, la tête coiffée d'une casquette bleue du MPS, M. Déby et son épouse Hinda ont pénétré en voiture dans l'enceinte du plus grand stade de Ndjaena sous la protection d'un imposant déploiement de militaires, dont la toute puissante et redoutée Garde Républicaine.
"Depuis 30 ans, j'ai combattu pour l'unité nationale, pour le vivre ensemble et le brassage des Tchadiens. Le Tchad est un et indivisible", a lancé le président dans son discours.
Lire aussi : Des opposants menacent de rendre le Tchad "ingouvernable""Que les gens sachent que la démocratie n'est pas le synonyme du désordre. Ceux qui le croient, qu'ils aillent voir ailleurs mais pas au Tchad", a-t-il mis en garde.
Son pouvoir est accusé, en particulier ces derniers mois, de réprimer toute opposition en interdisant les rassemblements de partis ou de mouvements de la société civile qui réclament "une alternance au pouvoir".
Les rassemblements, présentés comme "pacifiques", de l'opposition et de la société civile réclamant le départ du maréchal Déby -qui dirige le pays d'une main de fer depuis son coup d'Etat en 1990-, ont été systématiquement interdits et violemment dispersés.
La Cour suprême a invalidé les candidatures de plusieurs opposants, dont les plus farouches, tandis que d'autres se sont retirés de la course à la présidence en accusant M. Déby d'user de la "force" pour museler l'opposition et de "militariser la campagne électorale".
Le 28 février, une tentative d'arrestation par des militaires et policiers de l'opposant et candidat Yaya Dillo Djerou, s'était soldée par la mort de trois personnes, dont sa mère et deux soldats selon un bilan officiel. M. Djerou a pris la fuite et la Cour suprême a invalidé sa candidature quelques jours après.
"Vernis démocratique"
Tout comme elle a annulé cinq autres candidatures le 3 mars. Elle en a retenu dix, dont celle de M. Déby, mais quatre candidats ont annoncé qu'ils se retiraient en raison des violences et accusent la Cour suprême de maintenir leurs noms sur les bulletins de vote pour "donner un vernis démocratique" et pluraliste au scrutin.
Amnesty international a qualifié les interdictions de manifester de "restrictions non nécessaires et disproportionnées du droit à la liberté de réunion pacifique" et a dénoncé des "arrestations arbitraires" de cadres et de militants de l'opposition. Et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a "déploré le recours à la force dans le cadre du processus électoral au Tchad".
Lire aussi : Les autorités tchadiennes interdisent les manifestations de l'oppositionLes rivaux les plus farouches de M. Déby invalidés ou s'étant retirés de la course, ce seront donc cinq candidats, sur les 16 qui avaient annoncé leur participation initialement, qui affronteront le maréchal le 11 avril.
Ces cinq candidats sont Félix Nialbé Romadoumngar, Albert Pahimi Padacké, Théophile Yombombe Madjitoloum, Baltazar Aladoum Djarma et, première femme candidate à la présidentielle de l'Histoire du Tchad, Lydie Beassemda.