Pékin sanctionne des officiels américains en guise de représailles

Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse à Pékin, en Chine, le 6 janvier 2016. REUTERS / Jason Lee - GF10000284264

La Chine a annoncé jeudi des représailles contre les responsables américains s'étant "mal comportés" vis-à-vis de Hong Kong. Cette décision fait suite aux sanctions prises par Washington contre la politique de Pékin dans le territoire chinois semi-autonome de Hong Kong.

Par réciprocité, la Chine va "imposer des sanctions aux responsables de l'exécutif américain, au personnel du Congrès, et au personnel des ONG (...) qui se sont mal comportés sur la question de Hong Kong", a déclaré Hua Chunying, une porte-parole de la diplomatie chinoise, lors d'une conférence de presse.

Les membres des familles immédiates des personnes sanctionnées, dont les noms n’ont pas été précisés, seront également concernés.

Mme Chunying a par ailleurs indiqué que Pékin allait "annuler l'exemption de visas" dont bénéficiaient jusqu'alors les porteurs de passeports diplomatiques américains pour se rendre à Hong Kong et à Macao.

Elle a indiqué que "la Chine exhorte à nouveau les États-Unis à cesser immédiatement (...) de s'ingérer dans ses affaires intérieures et à ne pas continuer à emprunter ce mauvais et périlleux chemin".

Hong-Kong a été secouée en 2019 par des manifestations pro-démocratie, parfois violentes.

Elles ont été largement enrayées par l'imposition en juin, par la Chine, d'une loi controversée sur la sécurité nationale. Cette loi pénalise notamment tout appel à l'indépendance dans l'ex-colonie britannique, rendue à la Chine en 1997.

Le vote de ce texte par le parlement national, soumis au Parti communiste (PCC) au pouvoir en Chine continentale, avait soulevé une vague d'indignation dans les capitales occidentales, inquiètes pour le statut d'autonomie dont jouit le territoire de Hong Kong.

La loi a été critiquée par les puissances occidentales, dont les Etats-Unis. Ces derniers avaient par conséquent imposé des sanctions à une quinzaine de responsables hongkongais, dont la cheffe de l'exécutif pro-Pékin, Carrie Lam. Elle a d’ailleurs récemment déclaré avoir "des piles d'argent en liquide" chez elle, étant privée de compte en banque suite aux restrictions américaines.

Washington avait également annoncé lundi que les 14 vice-présidents du comité permanent du Parlement chinois, qui avaient voté le texte incriminé, ainsi que leur famille, ne pourraient plus entrer sur le sol américain. Le Trésor a gelé leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis et leur a barré l'accès au système financier américain.