Au moins 65 personnes sont mortes depuis le début de la contestation, selon un bilan officiel.
- Le prix du pain -
Le 19 décembre 2018, des centaines de Soudanais manifestent, à l'appel de l'Association des professionnels soudanais (SPA), après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, objet d'une pénurie.
Lire aussi : L'ex-président soudanais Béchir en prisonLes manifestations coïncident avec le retour après un an d'exil du leader de l'opposition Sadek al-Mahdi, ancien Premier ministre chassé du pouvoir en 1989 par le coup d'Etat d'Omar el-Béchir.
- "Liberté, liberté" -
"Liberté, Liberté", "le peuple veut la chute du régime", scandent le 20 décembre des manifestants. Huit d'entre eux sont tués dans des affrontements avec les forces de l'ordre.
Le 24, Omar el-Béchir promet "de vraies réformes".
Le 1er janvier 2019, une vingtaine de formations politiques réclament un changement de régime.
Omar el-Béchir limoge quelques jours plus tard son ministre de la Santé après une augmentation des prix des médicaments.
Lire aussi : Le sit-in des manifestants soudanais résiste pour réclamer un conseil civil de transitionLe 9, les forces anti-émeutes tirent à balles réelles dans un hôpital à Omdourman, ville voisine de la capitale, où étaient soignés des manifestants blessés, selon Amnesty International.
Le 21, plusieurs arrestations ont lieu à Khartoum lors d'une nouvelle marche vers le palais présidentiel.
- Etat d'urgence -
Le 22 février, le président décrète l'état d'urgence et limoge le gouvernement. Le 24, le nouveau Premier ministre Mohamed Taher Ela prête serment.
Le 1er mars, M. Béchir remet les rênes du Parti du congrès national (NCP) à Ahmed Haroun. La contestation, réduite en raison de l'état d'urgence et des nombreuses arrestations, continue à Khartoum et à Omdourman.
- Devant le QG de l'armée -
Le 6 avril, début de rassemblements massifs devant le quartier général de l'armée à Khartoum.
Le 8, les manifestants réclament des négociations avec l'armée pour former un "gouvernement de transition".
Le 9, les forces de sécurité tirent des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les milliers de protestataires. Selon des témoins, des soldats tirent en l'air pour repousser les forces de l'ordre.
Le même jour, la police ordonne à ses forces de ne pas "intervenir" contre la foule.
Cependant, 11 personnes, dont six membres des forces de sécurité, sont tuées lors de manifestations à Khartoum, selon le gouvernement.
- Destitution -
Le 11, l'armée annonce la destitution d'Omar el-Béchir, remplacé par un "Conseil militaire de transition" pour deux ans.
Malgré un couvre-feu imposé pour un mois, des milliers de manifestants marquent leur rejet d'un "coup d'Etat" devant le QG de l'armée.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Union européenne (UE), exhortent les militaires à intégrer les civils à cette transition.
L'ONU réclame une transition respectant les "aspirations démocratiques" des Soudanais. L'Union africaine critique la "prise de pouvoir par l'armée".
- Démission du chef du Conseil militaire -
Le 12, après une journée à la tête du Conseil militaire de transition, Awad Ibn Ouf renonce au pouvoir, nommant à sa place un autre militaire, Abdel Fattah al-Burhane. Scènes de liesse à Khartoum.
Le lendemain, Abdel Fattah al-Burhane annonce la levée du couvre-feu et la libération des manifestants arrêtés. Il s'engage à faire juger les personnes ayant tué des manifestants, promettant d'"éliminer les racines" du régime de Béchir.
Le Conseil militaire annonce la démission du chef du puissant service de renseignement soudanais NISS, qui a dirigé la répression de la contestation.
Le 15, la SPA réclame "la dissolution du Conseil militaire et son remplacement par un conseil civil qui comprenne des représentants de l'armée".
L'UA menace de suspendre le Soudan si l'armée ne quitte pas le pouvoir au profit d'une "autorité politique civile" d'ici 15 jours.
Le 16, le Conseil militaire annonce avoir limogé le Procureur général, Omer Ahmed Mohamed, une autre revendication des meneurs de la contestation.
Le 17, Omar el-Béchir est transféré dans une prison du nord de Khartoum, selon un de ses proches.
Des milliers de personnes sont toujours présentes devant le QG de l'armée dans la capitale.