81 séparatistes arrêtés par la police ghanéenne

La police ghanéenne monte la garde devant l'entrée du bureau de la commission électorale ghanéenne à Accra, le 9 décembre 2016.

La police ghanéenne a annoncé avoir arrêté mercredi 81 séparatistes, accusés de vouloir déclarer indépendante la région orientale du Ghana sous le nom de "Togoland occidental".

Ces hommes ont été arrêtés dans la ville de Ho et ses environs, à quelque 150 km au nord-est de la capitale Accra, dans la région orientale de la Volta. Dimanche déjà, huit hommes avaient été arrêtés dans la même ville sur la base des mêmes accusations.

Le leader du groupe Charles Kormi Kudjordji, 85 ans, faisait partie des détenus mais, en raison de son âge, il a été relâché. Tous risquent d'être poursuivis pour trahison et pour entraînement présumé d'une milice.

Selon un porte-parole de la police régionale, Prince Dogbatse, une opération de sécurité conjointe police-armée a mené ces arrestations mercredi contre les séparatistes qui s'apprêtaient "à participer à une manifestation de protestation contre les arrestations de leurs leaders". Deux femmes figurent parmi les personnes arrêtées.

Les séparatistes seront présentés "cette semaine devant la justice", a précisé le porte-parole.

Selon la police, ces hommes, qui font partie d'un groupe connu sous le nom de "Homeland Study Group Foundation (HGSF)", ont aussi mis en place une milice locale.

Ce groupe s'est formé en 1994 pour défendre les droits des habitants de cette région de l'est du Ghana.

En 2017, des chefs du HGSF avaient déjà été arrêtés et prévenus de ne s'engager dans aucun activité contre l'Etat central.

La région du fleuve Volta est habitée par de nombreuses ethnies et son histoire récente a été modelée par trois puissances coloniales.

La Grande-Bretagne a occupé l'essentiel de ce qui constitue le Ghana et l'Allemagne tenait l'actuel Togo situé dans l'Est.

Après la Première Guerre mondiale et la défaite de l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France se sont partagé les possessions allemandes. La France a pris le Togo actuel. La Grande-Bretagne a pris le Togoland britannique, territoire qui a été incorporé au Ghana en 1956 à la chute de l'empire en Afrique.

Les séparatistes affirment que la région a une histoire et une culture propres et souhaitent faire de ce territoire un pays indépendant.