Quinze décès en trois semaines au Kasaï après leurs expulsions d'Angola

Les migrants congolais qui vivaient en Angola se rassemblent dans la ville frontalière congolaise de Kamako, le 12 octobre 2018.

Quinze personnes parmi les dizaines de milliers de Congolais expulsés d'Angola sont décédés principalement de la tuberculose en trois semaines dans une localité du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo.

"Trois compatriotes refoulés d'Angola sont morts ce matin à l'hôpital de Kamako. Leur mort porte à quinze le nombre des Congolais décédés à Kamako depuis le 1er octobre 2018", a déclaré à l'AFP Anacletus Muswa Kapinga, l'adjoint de l'administrateur du territoire de Tshikapa.

"Tous ces morts sont dus à la sous alimentation et aux maladies multiples, principalement la tuberculose", a indiqué à l'AFP le Dr Miko Mikobi, responsable de l'hôpital de Kamako.

Ce médecin affirme avoir déjà reçu "318 malades, parmi les refoulés, dont la plupart souffre de la tuberculose, des cas de violences sexuelles et corporelles et des maladies respiratoires".

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M. Muswa a appelé sa hiérarchie à mettre rapidement en place l'aide en faveur des Congolais expulsés d'Angola depuis le début du mois.

"La situation va de mal en pis . Je crains que l'aide n'arrive que trop tard", s'est inquiété ce responsable administratif.

Les autorités angolaises ont affirmé qu'environ 380.000 migrants clandestins, pour la plupart originaires de la RDC voisine, avaient quitté l'Angola en moins d'un mois au terme de l'opération "Transparence" de lutte contre le trafic de diamants.

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De nombreux Congolais rentrés au Kasaï ont dit avoir été brutalement expulsés d'Angola après y avoir parfois vécu pendant plus de 10 ans.

Kinshasa a fait part de "toute son indignation et ses vives protestations" à l'Angola qui a expulsé 200.000 Congolais selon les chiffres des autorités de la RDC, dont 30.000 "brutalement" et avec des "pertes en vies humaines".

Avec AFP