15 milliards de dollars aurait été détournés dans des achats d'armes frauduleux au Nigéria

Yemi Osinbajo, vice-président du Nigéria, le 5 janvier 2016.

Le vice-président du Nigeria, Yemi Osinbajo, a accusé le précédent gouvernement d'avoir détourné 15 milliards de dollars (13 milliards d'euros) de fonds publics à travers des contrats d'armement frauduleux.

La somme colossale, qui représente plus de la moitié des réserves en devises étrangères du pays (évaluées à 27 milliards de dollars), "s'est évaporée (...) à cause de pratiques frauduleuses et corrompues dans (...) des dépenses consacrées à des équipements de sécurité", a précisé le vice-président dans un communiqué.

M. Osinbajo a tenu ces propos lors d'un discours prononcé lundi à l'université d'Ibadan, dans le sud-ouest du Nigeria, précise le communiqué.

Le président Muhammadu Buhari, qui a été élu en mai dernier, a promis de mener une lutte acharnée contre la corruption endémique qui gangrène la première puissance économique d'Afrique.

De nombreux membres de l'ancienne administration ont déjà été arrêtés et sont dans l'attente d'être jugés, dont Sambo Dasuki, qui occupait le poste stratégique de conseiller à la sécurité nationale de l'ex-président Goodluck Jonathan.

M. Dasuki est au centre d'un vaste scandale de détournement de fonds, initialement destinés aux forces armées pour lutter contre le groupe islamiste Boko Haram, et qui auraient servi au Parti démocratique populaire (PDP), la formation de M. Jonathan, pour financer sa campagne de réélection.

L'ancien chef d'état-major des armées, Alex Badeh, est également poursuivi pour avoir détourné 19,8 millions de dollars destinés à la rémunération de personnel militaire à des fins personnelles.

M. Buhari, un ancien dirigeant militaire connu pour sa poigne de fer, a promis de retrouver les sommes "astronomiques" dérobées par la classe dirigeante depuis des décennies. Le ministre de l'Information, Lai Mohammed, a affirmé en janvier que 55 personnes seulement avaient détourné pas moins de 6,7 milliards de dollars de fonds publics entre 2006 et 2013.

Avec AFP