Quinze sénateurs font défection du parti au pouvoir au Nigeria

Le président Buhari, et le président du Sénat Bukola Saraki, lors de la fête d'indépendance du Nigéria, le 2 octobre 2015.

Quinze sénateurs nigérians ont fait défection du parti au pouvoir du président Muhammadu Buhari, confronté à de graves dissensions internes à un peu plus de six mois de la présidentielle, a annoncé mardi le président du Sénat Bukola Saraki.

"Plus de 15 personnes ont levé le camp, ont fait défection" du Congrès des progressistes (APC) pour rejoindre le principal parti d'opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), a annoncé M. Saraki lors de la dernière séance plénière du Sénat avant les vacances parlementaires.

La liste des sénateurs ayant rejoint l'opposition inclut Rabiu Kwankwaso, un ancien gouverneur de l'Etat de Kano très influent, qui a été pressenti comme un candidat potentiel pour l'élection présidentielle prévue en février 2019.

Les rumeurs de défections massives couraient depuis des semaines, l'APC étant traversé par d'importantes dissensions, qui ont abouti à la création début juillet d'un mouvement contestataire au sein du parti, l'APC réformé (rAPC).

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M. Saraki, dont les divergences avec le président Buhari sont notoires bien qu'il soit toujours officiellement membre de l'APC, est soupçonné d'être à l'origine du rAPC et des ralliements massifs à l'opposition.

La Cour suprême du Nigeria a levé récemment des accusations de corruption qui pesaient contre M. Saraki, au terme d'une longue bataille judiciaire qu'il a qualifiée de chasse aux sorcières politique.

Mais le président du Sénat était convoqué mardi par la police nigériane, accusé d'avoir commandité une série de braquages de banques dans son fief politique, l'Etat de Kwara, en avril dernier.

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Dans un communiqué publié lundi soir, Saraki a dénoncé un "stratagème" pour empêcher les défections imminentes de parlementaires du parti au pouvoir.

Mardi matin, les forces de police ont en outre encerclé la résidence du président du Sénat à Abuja, qui a toutefois réussi à rejoindre le siège du Parlement pour diriger la séance plénière.

"Les services de sécurité sont instrumentalisés pour régler des comptes politiques", a commenté à l'AFP Cheta Nwanze, du cabinet de consultance SBM Intelligence, basé à Lagos.

"Les forces de sécurité ont toujours été soumises à la volonté de l'exécutif, mais ce qui vient de se passer témoigne d'une impunité à un niveau jamais vu depuis l'ère militaire".

Avec AFP