Les salaires du personnel des départements ministériels et des institutions de l'état seront rabattus de 5% pour les fonctionnaires qui touchent 60.000 francs CFA ou moins, de 15% pour ceux qui gagent de 60.001 à 100.000 francs CFA, de 20% pour ceux qui sont payés plus 100.000 francs CFA, de 25% pour un salaire supérieur 200.000 francs CFA, de 30 % pour un salaire supérieur à 300.000 francs CFA, de 35% pour un salaire supérieur 400.000 francs CFA, de 40% pour un salaire supérieur à 500.000 francs CFA et de 45% pour un salaire supérieur 1.000.000 francs CFA.
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Selon les sources du comité technique du dialogue social, il ne reste qu'un décret d'application de cette mesure d'austérité pour permettre au gouvernement tchadien de faire face à la crise financière et économique que traverse le pays.
Les travailleurs, quant à eux, menacent de descendre dans la rue si le gouvernement arrive à appliquer cette mesure, déclare Gounoug Faïma Ganfaré, secrétaire général de l'Union des Syndicats du Tchad et membre de la plateforme syndicale revendicative.
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Pour le président du comité technique chargé du dialogue social, Ali Abbas Seitchi, c’est pour répondre aux exigences des partenaires financiers notamment le FMI que l’Etat envisage faire cet abattement.
En effet, il faut revoir en baisse la masse salariale qui est de 378 à 348 milliards de FCA. Le secrétaire général du syndicat national des agents des finances du Tchad Ngaodom Moyiba met en garde le gouvernement de ses agissements.
"Qu'est-ce qui a été fait avec les droits d'assise sur les 18% des téléphonies mobiles?", questionne-t-il. "On transforme l'Etat en un système de mendicité et ça ne marche pas".
Le secrétaire général de la confédération libre des travailleurs du Tchad, Brahim Ben Seïd, accusé par ces camarades syndicalistes de faire le jeu du pouvoir dans ce genre de lutte sort de son silence.
"Nous sommes catégoriques et nous ne voulons pas que l'on touche nos salaires, c'est sacré!", a-t-il insisté.
Pour lui, le gouvernement est en train de jouer avec le feu.
Si les deux parties - gouvernement et partenaires sociaux - ne mettent pas de l’eau dans leur vin, l’année 2018 risque d’être mouvementée sur tous les plans.
André Kodmadjingar, correspondant à N’Djamena