Appel de l'Eglise en RDC avant une nouvelle marche pour l'alternance

L'archevêque Marcel Utembi, deuxième à gauche, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), et d'autres évêques catholiques arrivent pour la signature d'un accord à Kinshasa, le 1er janvier 2017.

L'épiscopat en République démocratique du Congo a demandé aux Congolais de "demeurer debouts et vigilants", à six jours d'une troisième "marche pacifique" à l'appel d'un collectif catholique contre la "dictature" et pour le départ du président Kabila.

"Nous n'abandonnerons jamais notre engagement pour l'avènement d'un Etat de droit", a écrit dans un communiqué la conférence épiscopale (Cenco) à l'issue d'une assemblée plénière des évêques.

Le second mandat du président Kabila a pris fin le 20 décembre 2016. Des élections sont prévues le 23 décembre 2018.

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L'épiscopat demande aux autorités d'"annuler" les interdictions des marches ainsi que "les poursuites et les menaces à l'endroit des organisateurs".

Une troisième marche est prévue dimanche à l'appel d'un Comité laïc de coordination proche de l'Eglise. "Levons-nous et marchons pour dire non à la dictature", a écrit le CLC dans son appel.

Interdites, leurs deux dernières marches ont été réprimées à balles réelles - une quinzaine de morts d'après l'Eglise, deux d'après les autorités. Cinq membres du CLC sont sous mandat d'arrêt, selon un juge du parquet.

L'épiscopat a aussi réaffirmé son "soutien" et sa "proximité" avec sa figure emblématique, le cardinal-archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo, à couteaux tirés avec le pouvoir après des mots très durs envers le régime.

Dans cette déclaration très politique, la conférence épiscopale s'inquiète de "faits très graves et des attitudes hostiles", "alors que nous sommes censés nous préparer à la tenue des élections en vue d'une alternance pacifique au pouvoir".

Les évêques citent entre autres la "polémique autour des machines à voter".

Les Etats-Unis avaient affirmé récemment leur opposition à l'utilisation de cette machine à voter pour les trois élections prévues le 23 décembre. "Sans machine à voter, il n'y aura pas d'élections" dans les délais, avait répondu la commission électorale.

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L'épiscopat avait parrainé un accord politique le 31 décembre 2016 prévoyant des élections fin 2017, finalement reportées de nouveau.

L'épiscopat dénonce "l'application sélective et biaisée" de cet accord, qui prévoyait aussi la libération de prisonniers politiques.

Avec AFP