L'ONU a invité les responsables politiques congolais au consensus sur le processus électoral en République démocratique du Congo, mardi à Kinshasa, à quatre mois de l'échéance du mandat du président Kabila.
"Au-delà des questions techniques et logistiques, il faudrait que les acteurs politiques congolais de la majorité et de l'opposition puissent s'entendre pour s'écouter, discuter et trouver un consensus sur la façon dont ils veulent conduire le processus électoral au Congo et communiquer cette information à leurs partenaires", a déclaré à la presse le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies en RDC, Mamadou Diallo.
De son côté, le président du groupe parlementaire du Mouvement du Peuple Congolais pour la République Jean-Claude Mvuemba, a dit à VOA qu’ " Il est fort étonnant que la résolution 22-77 des Nations Unies ne puisse pas être acceptée par la Monusco ", soutenant que cette résolution stipule que les élections doivent avoir lieu selon la constitution
M. Diallo réagissait à une demande formulée la veille par une coalition d'ONG congolaises appelant la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) à "retirer son soutien" à la commission chargée d'organiser l'élection présidentielle, dont la tenue avant la fin de l'année est devenue improbable.
Cependant, Jean-Claude Mvuemba ne l’entend pas de cette oreille. "L’OIF que la CNI a fait venir au Congo pour voir s’il était possible d’organiser les élections a bien dit qu’en 4 mois, il peut y avoir des enrôlements et un nouveau fichier central pour que nous puissions aller aux élections ", avance-t-il à VOA.
pour ce parlementaire, l'oppostion congolaise n'est pas prête à accepter la proposition des Nations Unies. " Nous ne pouvons jamais accepter de nous asseoir avec quelqu’un que nous avons déjà récusé. Nous donnons déjà une fin de non-recevoir à cette invitation des Nations Unies pour un dialogue qui ne nous amènerait nulle part. ", affirme-t-il à VOA.
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Un consensus politique permettra à l'ONU de déterminer "le niveau, le rythme et la séquence" de son accompagnement au processus électoral, a dit M. Diallo, ajoutant que son organisation avait "un rôle d'accompagnement et de soutien mais pas de substitution aux institutions congolaises".
En RDC, le climat politique se crispe chaque jour davantage, à mesure qu'approche la fin du mandat de Joseph Kabila, fixée au 20 décembre, à qui la Constitution interdit de se représenter.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, et l'opposition le soupçonne de manœuvrer pour demeurer en fonction quitte à reporter la présidentielle.
" M. Kabila est en train de violer sciemment la Constitution. Il est de mauvaise foi. M. Kabila doit respecter la Constitution. M. Kabila et son gouvernement ont lamentablement échoué pour ne pas donner à la CNI les moyens d’organiser les élections à des dates que la Constitution a prévues.", estime Jean-Claude Mvuemba à VOA.
Une récente décision de la Cour constitutionnelle autorise le chef de l'État à rester en fonction si ce scrutin n'était pas organisé dans les temps, une éventualité fort probable.
Fin novembre, M. Kabila a convoqué un "dialogue national" en vue d'"élections apaisées" mais ces pourparlers censés réunir majorité, opposition et société civile n'ont pas démarré.
Pour M. Diallo, ce dialogue a pour ambition "de créer des conditions pour que les acteurs politiques congolais puissent entre eux prendre acte que le processus actuel peut conduire" à un report de la présidentielle "et décider comment est-ce qu'ils vont le gérer", et dicter une ligne de conduite à la Commission électorale.