RDC : la Monusco sensibilise ses employés contre les violences sexuelles

Martin Kobler, le chef de la Mission de stabilisation des Nations Unies au Congo (Monusco) entourés des casques bleus de l'ONU à Beni, RD, mai 2015. (Nicholas Long/VOA)

La campagne, en français et en anglais, est menée sur le site de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco), son compte Twitter et la page Facebook de Radio Okapi, parrainée par la Mission.

Lancée quelques jours après la démission du chef de la Mission onusienne en Centrafrique sur fond d'accusations de viol par des Casques bleus, l'initiative vise à rappeler la "+tolérance zéro+ pour le personnel civil et militaire des Nations unies" lorsque des violences sexuelles sont commises, indique le site de la Monusco.

Dans le cadre de cette campagne, l'ONU a publié plusieurs photos chocs. Une de ses photos montre une jeune fille en pleurs, le visage caché entre ses mains. Elle est assise sur un lit et, près d'elle, git l'uniforme d'un Casque bleu. "Elle pourrait être votre fille. Pas de relations sexuelles avec les enfants!", indique la légende.

Une autre photo montre un Casque bleu de dos, torse-nu et derrière des barreaux. "Les relations sexuelles avec les mineurs sont un crime", est-il écrit en blanc, sur fond rouge. Enfin, un cliché présente un préservatif flanqué du sigle de l'ONU. Le message: "Ceci n'est pas un laisser-passer pour la prostitution".

Interrogée par l'AFP, une source de la Monusco a affirmé que la campagne était "prévue bien avant" l'affaire qui a mené à la démission mercredi du général Babacar Gaye, chef de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) et ancien commandant de la Monusco, et qu'elle s'inscrivait dans le cadre de ses activités régulières de prévention.

Le diplomate sénégalais a quitté son poste après une série d'accusations d'abus sexuels sur des enfants, qui auraient été commis par des Casques bleus en Centrafrique.

La campagne de l'ONU a déjà fait réagir des dizaines d'internautes sur Facebook. "Cette nouvelle campagne de la Monusco contre les violences sexuelles est à saluer", mais il est "dommage qu'il en faille une puisque [l']ONU, c'est censé protéger et pas agresser", commente Dali Mbala.

Certains regrettent par ailleurs que plusieurs scandales sexuels aient jalonné en toute impunité la présence de la Mission en RDC - arrivée en 1999 et qui compte aujourd'hui 20.000 hommes, faisant d'elle une des plus importantes missions onusiennes au monde.

Excédés, des internautes invitent la Monusco à "dégager" du pays, estimant qu'elle ne remplit pas correctement sa mission: appuyer l'armée dans l'éradication des dizaines de groupes armés locaux et étrangers qui sévissent dans l'est congolais depuis deux décennies.

La Mission est régulièrement accusée d'agressions sexuelles, notamment sur mineurs. En février 2005, l'ONU a interdit aux Casques bleus d'avoir des relations avec des Congolais après la révélation d'abus sexuels sur des filles de 13 ans.

Avec AFP