RDC: la nomination d'Amisi Kumba à la tête d'une zone de défense, irrite l'ONU

L'ONU regrette que le général Gabriel Amisi Kumba n'ait pas fait l'objet de poursuites (Reuters)

Controverse suite à la série d'ordonnances signées par le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, visant à réorganiser l’armée.

Cette semaine, M. Kabila a signé une trentaine d’ordonnances qui ont été lues à la télévision publique jeudi soir. Sept secteurs opérationnels d'action ont été créés, répartis dans des zones où sévissent des milices armées: Nord-Equateur, Nord-Katanga, Nord-Kivu, Grand-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, et Uele. Ces secteurs se situent dans trois zones de défense déjà existantes.

Une nomination suscite une controverse, signale l’agence Reuters : celle du général-major Gabriel Amisi Kumba, désigné à la tête de la première zone de défense, qui couvre les provinces de Kinshasa, Bandundu, Bas-Congo et de l’Equateur.

En effet, en novembre 2012, le général-major Amisi Kumba avait été suspendu de ses fonctions de chef des forces terrestres de l’armée congolaise après avoir été accusé dans un rapport d’experts des Nations Unies (ONU) d’avoir vendu des armes aux groupes armés opérant dans l’Est de la RDC.

« Le Général Gabriel Amisi supervise un réseau de distribution de munitions de chasse pour les braconniers et les groupes armés, y compris Raïa Mutomboki », une milice locale accusée d’atrocités, indiquait le rapport, cité par Reuters.

Le groupe Raïa Mutomboki avait été tenu responsable avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) de la mort de 260 civils au Nord-Kivu.

Le rapport de l’ONU indiquait également que le général-major Amisi Kumba, dit Tango Four, avait ordonné que 300 fusils d’assaut AK-47 soient donnés à un autre groupe armé opérant dans l’est du Congo, connu sous le nom de Nyatura, une autre milice locale tenue responsable de nombreuses exactions.

Amisi Kumba a été réhabilité en aout 2014, au grand dam de la MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo), qui a critiqué l'absence de poursuites judiciaires à son encontre.