RDC : la réouverture du procès pour génocide impliquant bantous et pygmées, reportée au 6 juin

Des survivants de la communauté pygmée Bambuti dans le petit village de Mbau Mikereba, dans la forêt de l'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), 31 Août 2007. epa / PIERO POMPONI

Le report de la réouverture du procès est, selon les juges, justifié par l’absence des victimes.

La cour d'appel de Lubumbashi (sud-est) a reporté lundi au 6 juin, la réouverture du procès de 34 Bantous et Pygmées accusés de crimes contre l'humanité et de génocide lors d'affrontements en 2013 entre les deux communautés de la République démocratique du Congo (RDC).

"La Cour a constaté l'absence des victimes (et) accorde trois semaines pour leur acheminement à Lubumbashi", a déclaré la juge Makongo Lenge, ajoutant que seules "les victimes peuvent éclairer la cour" dans sa quête de justice dans cette affaire.

Depuis 2013 dans le nord du Katanga, les affrontements entre des combattants bantous de l'ethnie luba et ceux pygmées du sous-groupe batwa se sont souvent soldés par des tueries, des pillages ou des incendies de villages et des déplacements de population.

Au cours de plusieurs vagues d'arrestations, dont la première s'est déroulée en juillet 2014, 34 bantous et pygmées ont été accusés de crimes contre l'humanité et de génocide qui relèvent de la compétence des cours d'appels en RDC.

Début avril, la cour d'appel de Lubumbashi avait décidé de "rouvrir" les débats qui se déroulaient en l'absence des victimes.

A l'ouverture du procès en août, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH) s'était déclaré "préoccupé" par "la disproportion entre les chefs d'accusation (crimes contre l'humanité et génocide) et la manière dont l'instruction était menée".

Les crimes contre l'humanité et crimes de génocide sont passibles en RDC de la peine de mort, une sentence qui n'est plus appliquée dans le pays en vertu d'un moratoire, mais commuée en prison à vie.

Avec AFP