Neuf personnes tuées en deux jours au Kasaï en RDC

Les soldats ghanéens de la Mission de stabilisation de l'Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO) arrivent dans un village du district de Kamonia, l'une des zones les plus touchées par les conflits dans la région du Kasai.

Neuf personnes membres d'une même tribu ont été tuées en deux jours dans l'attaque de leur village par des présumés miliciens dans la province du Kasaï au centre de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi de sources locales.

Des miliciens Kamwina Nsapu venus de Demba "ont tué quatre personnes lundi au village Bata Ishama" dans le territoire de Mweka, a déclaré à l'AFP Jacopo Pembe Longo, administrateur de cette zone de la province du Kasaï.

Demba est une localité située dans la province voisine du Kasaï-central.

Mardi, ces miliciens "ont tué cinq autres personnes à Kakenge" un village situé à 12 km du premier, a-t-il ajouté, indiquant que les neuf personnes tuées étaient toutes de l'ethnie Mpiang.

Ces personnes armées de fusils calibre 12 et de machettes et portant des bandeaux rouges autour de leurs têtes ont également "incendié l'hôpital et plus de trente maisons", a affirmé à l'AFP, l'abbé Wilfrid Imboyo, curé de la paroisse catholique Christ-Roi de Kakenge, confirmant le bilan de cinq morts lundi.

"La population est en débandade. Et d'autres ont trouvé refuge ici à la paroisse. Par peur, nous sommes tous rassemblés à l'intérieur de l'église", a expliqué le prêtre catholique.

La région du Kasaï a basculé dans les violences en septembre 2016, un mois après la mort de Kamwina Nsapu, chef tribal tué dans une opération militaire, après s'être opposé au pouvoir de Kinshasa.

Ces violences, impliquant miliciens, soldats et policiers, ont causé la mort de plus de 3.000 personnes, d'après un décompte de l'Église catholique et le déplacement d'environ 1,4 million personnes, selon l'ONU. Après un temps d'accalmie, des violences meurtrières sont rapportés dans cette région depuis quelques semaines.

Avec AFP