L'ordonnance du président Joseph Kabila égrenant les noms des hauts-fonctionnaires choisis pour assumer temporairement ces fonctions a été lue à la télévision publique nationale.
Attendues, ces nominations découlent d'un arrêt rendu le 8 septembre par la Cour constitutionnelle ayant autorisé le pouvoir exécutif à prendre des mesures exceptionnelles pour assurer l'ordre dans les nouvelles provinces créées par le découpage de l'Équateur (nord-ouest) de la Province-Orientale (nord-est), du Bandundu (ouest), des deux Kasaï (centre) et du Katanga (sud-est).
"Les commissaires spéciaux du gouvernement sont chargés d'administrer provisoirement les nouvelles provinces" jusqu'à "l'investiture des gouverneurs et vice-gouverneurs" devant être élus, indique l'ordonnance présidentielle.
Dans son arrêt du 8 septembre, la Cour constitutionnelle avait ordonné que l'élection de ces gouverneurs soit organisée avant le premier des scrutins de la série d'élections prévue alors jusqu'à la présidentielle de fin novembre 2016, entraînant automatiquement le report du cycle électoral qui devait s'ouvrir initialement le 25 octobre.
La "Dynamique de l'opposition", coalition de partis d'opposants à M. Kabila, avait rejeté l'arrêt de la Cour, l'accusant d'être instrumentalisée par le pouvoir et de faire le jeu du président, qu'elle accuse de chercher par tous les moyens à se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.
La même opposition avait dénoncé la réforme administrative faisant passer la RDC à une organisation en 26 provinces (prévue dans la Constitution de 2006) comme bâclée et n'ayant d'autre but que de compliquer encore un peu plus l'organisation des élections.
Porté au pouvoir en 2001 à la mort de son père Laurent-Désiré Kabila (chef rebelle arrivé à la tête de l'État par les armes), Joseph Kabila a été élu en 2006 lors des premières élections libres depuis l'indépendance du pays en 1960, et réélu en 2011 à l'issue d'un scrutin entaché d'irrégularités massives à l'origine de la crise politique que traverse le pays.
Accusé par ses détracteurs de manoeuvrer pour retarder les élections après avoir essayé de modifier la Constitution, M. Kabila entretient le doute sur ses intentions et son avenir politique et a jusqu'à présent refusé de céder aux injonctions de l'opposition lui demandant d'annoncer qu'il abandonnera le pouvoir en décembre 2016 au terme de son mandat.
Avec AFP