RDC-Ouganda : Le M23 au centre d'une nouvelle controverse

Alphone Daniel Ntumba Luaba, secrétaire éxécutif de la CIRGL

Le M23 est au centre d'un tiraillement entre la RDC et l'Ouganda qui veut accorder le statut de réfugiés politiques aux rebelles de ce mouvement, accusant la RDC de trainer les pieds dans le processus post-conflit.

Des représentants du gouvernement congolais et ceux de la rébellion du M23 (Mouvement du 23 Mars) discutent depuis samedi à Kampala, en Ouganda, de l’accélération du rapatriement de 560 rebelles amnistiés, a révélé dans une interview à VOA Afrique, le Secrétaire exécutif de la Conférence Internationale pour la Région de Grands Lacs, Alphionse Ntumba Luaba.

Mais en même temps, le président Ougandais Yoweri Museveni a annoncé le même samedi qu’il accorderait à partir du 12 décembre le statut de réfugiés politiques aux rebelles du M23 présents dans son pays, estimant que la RDC traine les pas pour amnistier et réintégrer ces derniers.

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Ntumba Luaba au micro d'Eddy Isango

Kinshasa a réagi en mettant en garde contre une telle décision ougandaise qui troublerait le processus.

Rétorquant à la déclaration de Museveni, le coordonnateur national du mécanisme de suivi, François Muamba, a dit sur Radio Okapi, une radio soutenue par l’ONU, que la situation n’est pas celle qu’elle est parce que la RDC n’a pas encore mis en œuvre le programme DDR (démobilisation, désarmement et réinsertion sociale) pour le M23 et n’a pas encore fait adopter une amnistie générale pour les rebelles.

La rencontre de Kampala a lieu alors qu’une autre réunion qui devait se tenir à partir de lundi à Luanda, en Angola, a été renvoyée aux calendes grecques.

« L’objectif pour la réunion de Luanda était de relancer le processus mais maintenant à Kampala nous essayons plutôt d’accélérer le rapatriement des éléments de M23», a indiqué le Secrétaire exécutif de la CIRGL, M. Luaba.

Le gouvernement congolais a amnistié 560 soixante éléments du M23 mais il reste que ces derniers intègrent le processus DDR.

La plupart des rebelles du M23 se sont rabattus vers des pays voisins après la défaite du mouvement en novembre 2013. Mille six cents sont en Ouganda et 600 au Rwanda.

L’amnistie était l’une des conditions que le M23 pose dans le processus. La réunion Kampala pourra aider à élargir l’amnistie mais M. Luaba prévient que ceux des rebelles impliqués dans des crimes de guerre et contre l’humanité ne pourront pas bénéficier de la clémence.

L’intégration au gouvernement est une autre condition du M23.

« La seule voie d’accession au pouvoir ce sont les élections qui profilent à l’horizon en 2016 mais il y a eu des concertations (entre le président Kabila et certaines forces politiques de la RDC),… il revient au président Kabila de voir qui il va prendre en compte dans l’équipe gouvernementale d’union nationale qu’il mettra sur pieds prochainement, » a affirmé M. Luaba.