RDC : trente éléphants abattus par des braconniers à Garamba

Dans cette photo Février 2012 publié par Boubandjida Safari Lodge, les carcasses d'éléphants abattus par des braconniers sont vus dans le parc national Boubou Ndjida, situé au Cameroun, près de la frontière avec le Tchad. Poachers have slaughtered at least 200 elephants

Les principaux suspects de ce massacre d’éléphants sont un groupe de braconniers soudanais, ont indiqué lundi les gestionnaires du Parc de la Garamba, près de la frontière sud-soudanaise, dans le nord-est de la RDC.

Marc Froment, directeur chargé de la Conservation d'African Parks a révélé qu’un groupe de Soudanais du Nord s'est introduit dans le parc, s'est réparti en petits groupes et durant quinze jours a abattu 30 éléphants.

Le parc est cogéré African Parks et l'Institut congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).

Selon lui, le groupe mène beaucoup d’activités de chasse en Centrafrique et dans le nord de la RDC.

Le groupe va plus loin car la zone, a précisé, a une densité d'éléphants là-bas est très faible.

" Ils cherchent les derniers éléphants, comme tout le monde, ce sont des chasseurs d'éléphants très expérimentés, " a prévenu M. Froment qui fait l’annonce alors que s'est ouvert lundi une conférence internationale à Kasane, au Botswana, pour tenter de sauver l'éléphant d'Afrique.

L'existence des éléphants est menacée à court terme par l'explosion du braconnage, alimenté par la demande d'ivoire en Asie et au Moyen-Orient, et la destruction de son habitat.

Le Parc national de la Garamba abrite quelque 1.700 éléphants, selon un recensement effectué en 2014, en faisant une cible pour les braconniers. Les quelque 150 "rangers" du Parc doivent surveiller environ 13.000 km carrés de savanes et de forêts.

En juin 2014, des braconniers avaient abattu -certains à partir d'un hélicoptère- 68 éléphants en deux mois dans la Garamba, soit 4% de la population de pachydermes du parc, un massacre déjà attribué à des chasseurs soudanais, qui sillonnent l'Afrique centrale à cheval, parfois sur des milliers de km.

Des braconniers soudanais sont également soupçonnés d'être responsables du massacre de 300 éléphants dans le Parc national de Bouba N'Djida, dans le nord du Cameroun en février 2012, puis d'au moins 89 autres près de Ganba, dans le sud du Tchad en mars 2013.

Selon les chiffres présentés à la conférence de Kasane, lundi, il restait quelque 470.000 éléphants à l'état sauvage en 2013 en Afrique, contre 20 millions au début du XXe siècle et 1,2 million en 1980.

Les défenseurs de l'environnement estiment qu'entre 20 et 30.000 éléphants sont massacrés chaque année sur le continent, générant un trafic d'environ 188 millions de dollars qui financent notamment mafias et groupes armés, souvent avec la complicité d'élites locales.

(L’information exploitée ici provient de l’AFP).