"Nous dénonçons l'ordre donné par le commandant de l'aéroport" à l'équipage "pour que l'avion du président Tshiskedi arrive à 17h00 (16h00 GMT) au lieu de 13h00 (12h00 GMT) afin d'empêcher un accueil délirant" de ses partisans, a déclaré à l'AFP Augustin Kabuya, un des porte-parole de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Refusant de commenter ces accusations, Georges Tabora, le commandant de l'aéroport de Ndjili, a seulement déclaré à l'AFP que "l'heure d'atterrissage qui m'a été communiquée est 14h00 (13h00 GMT). Il a ajouté n'avoir "aucune emprise sur l'heure de l'aéroport de décollage".
"Il peut s'agir d'un problème technique et dans l'aviation il faut suivre les recommandations des spécialistes", a déclaré pour sa part Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, niant "toute implication" du gouvernement du président Joseph Kabila.
Plusieurs dizaines de partisans portant les signes de l'UDPS et des effigies de l'opposant ont commencé à converger dans la matinée vers l'aéroport de Kinshasa où M. Tshisekedi était attendu pour un retour maintes fois annoncé mais jusqu'à présent toujours reporté.
Âgé de 83 ans, l'opposant avait été évacué de Kinshasa par avion médicalisé le 16 aout 2014. Il a passé deux ans en convalescence en Belgique, l'ancienne puissance coloniale.
Son retour doit intervenir à quelques jours du lancement des travaux préparatoires au "dialogue national" en RDC, selon le calendrier publié par le facilitateur de l'Union africaine, l'ex-Premier ministre togolais, Edem Kodjo.
Mais, dans un communiqué publié dimanche à Bruxelles et signé par M. Tshisekedi, le "Rassemblement" d'opposition congolaise présidé par l'opposant avait récusé M. Kodjo, estimant trop rapide le début des travaux.
Jusqu'ici l'opposition n'a jamais réussi à former un front uni contre le régime de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de rester après la fin de son mandat le 20 décembre.
Fin novembre, le président Kabila avait annoncé son intention de convoquer un "dialogue national inclusif" en vue d'"élections apaisées" en RDC. Le climat politique est très tendu dans le pays, l'opposition suspectant M. Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir.
Un arrêt récent de la Cour constitutionnelle l'a autorisé à rester en fonction si l'élection présidentielle censée avoir lieu cette année n'était pas organisée.
Avec AFP