Cette interpellation de France intervient au lendemain de la table ronde de Paris au cours de laquelle les bailleurs de Fonds ont annoncé leur intention de financer le plan national de développement à plus de 20.000 dollars.
Qu’est ce qui couve cette réaction de l’Elysée ? Idriss Déby Itno acceptera-t-il, ce qui s’apparente à une injonction de la France ?
"Les réformes institutionnelles (sont, NDLR) en étude. Il se pourrait que ces reformes-là dictent les conditions de l’organisation de ces élections législatives. Donc, je ne vois pas que ça peut être un pays ami qui puisse imposer à un autre ami la date de l’organisation des élections," réagit le coordinateur de la majorité présidentielle, Merci Kosmadji.
Dans une lettre adressée au président français au lendemain de cette annonce, l’opposant historique du président Deby, Yorongar Ngarleji a déclaré que l’élection législative n’est pas une fin en soi.
"Comme il a les moyens de se faire écouter et entendre par Idris Deby, il faut qu’on réforme les institutions en chargées d’organiser les fraudes telles que la CENI (Commission électorale nationale indépendante), le Conseil constitutionnel, la Cour suprême et surout les autorités administratives et militaires qui bourrent les urnes. Sans ça, ce n’est pas la peine, " souligne M. Ngarleji.
Pour le président du Rassemblement Patriotique du Renouveau, Mahamat Barh Béchir, membre de la coordination du FONAC (Front de l’Opposition Nouvelle pour l’Alternance et le Changement), si la France veut aider les tchadiens, elle doit d’abord soutenir la proposition de l’opposition celle d’organiser un dialogue inclusif.
La société civile tchadienne se dit, elle, surprise de cette interpellation, selon Boguel Pyrrhus Banadji, est le président du collectif des associations des Défense des droits de l’Homme.
Idriss Déby Itno avait, face à la presse nationale et internationale en février 2017, demandé aux tchadiens de prier Dieu pour que le cours du baril remonte pour permettre l’organisation des élections législatives au Tchad.
Au Pouvoir depuis 1990 et réélu en avril 2016 pour la 5ème fois consécutive à l’issue d’une élection contestée par l’opposition et une partie de la société civile, le président Deby est devenu incontournable pour les Occidentaux et surtout la France dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
Reportage d’André Kodmadjingar à N’Djamena pour VOA Afrique