"Il n'y a pas de preuves qu'il ait incité à renverser par la force le gouvernement" de l'époque, a déclaré la juge Priscilla Chigumba, de la Haute cour d'Harare.
"L'accusé est acquitté des deux chefs d'inculpation de sabotage d'un gouvernement constitutionnel. L'accusé est acquitté du chef d'inculpation d'incitation à la violence", a-t-elle ajouté.
Cette relaxe intervient une semaine après la démission du président Mugabe, sous la pression de l'armée, de la rue et de son parti, la Zanu-PF.
Le vieil homme âgé de 93 ans a été remplacé par son ancien bras droit, Emmerson Mnangagwa, qu'il avait limogé début novembre de son poste de vice-président.
Le pasteur Mawarire, emblème de la fronde anti-Mugabe qui avait secoué le pays en 2016 avant d'être violemment réprimée, a salué mercredi la décision de justice.
"Toute cette histoire est absurde. Je n'aurais jamais dû être à la barre. Je n'aurais jamais dû être arrêté. Je n'aurais jamais dû être inculpé", a-t-il estimé.
"J'espère que notre pays est en train de changer", a-t-il ajouté, avant de mettre en garde le nouveau chef de l'Etat. "S'ils nous font ce que le gouvernement de Robert Mugabe nous a faits, nous leur ferons la même chose", a prévenu le pasteur.
Lors de son discours d'investiture vendredi, Emmerson Mnangagwa a promis d'engager le pays sur la voie de la démocratie. Mais son passé de fidèle du régime Mugabe sème le doute sur ses capacités à tenir cette promesse.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a espéré que la relaxe du pasteur Mawarire "marque un nouveau début pour le pays, où la répression politique qui a caractérisé le régime Mugabe ne sera plus tolérée".
"La tâche du président Mnangagwa est désormais de s'assurer qu'une nouvelle culture existe au Zimbabwe, où des voix autres que celles du gouvernement sont libres de s'exprimer (...) sans crainte d'être poursuivies", a poursuivi le directeur d'Amnesty international pour l'Afrique australe, Deprose Muchena.
La semaine dernière, la justice zimbabwéenne avait validé la légalité du coup de force de l'armée à l'origine de la chute de Robert Mugabe, suscitant des doutes sur son indépendance vis-à-vis du nouveau pouvoir.
Avec AFP