"Maikoul Zodi, Diori Ibrahim et Karim Tonko sont libérés. Aucune charge n'est retenue contre eux", a affirmé à l'issue du délibéré, Ali Idrissa, un des dirigeants de la coalition d'organisations où militent les prévenus.
Les prévenus avaient été arrêtés le 25 avril et inculpés de "participation à une marche interdite" et "dégradations de biens publics et privés", selon leur avocat.
Lire aussi : Appel à la libération des défenseurs des droits de l’homme jugés pour manifestation interdite au NigerPar rapport au premier chef, le juge a estimé "qu'aucune charge n'est constituée" et "il a accordé le bénéfice du doute" concernant la dégradation des biens, a expliqué Kaka Touda, autre membre de la coalition.
Les trois acteurs avaient été arrêtées, après des heurts à Niamey entre les forces de l'ordre et des manifestants qui voulaient braver l'interdiction par les autorités d'une manifestation contre la loi de finances 2018 qu'ils jugent "antisociale".
Lundi, le parquet avait requis huit mois de prison à leur encontre.
"A ce jour, la vingtaine de personnes arrêtées à Niamey", en lien avec ces manifestations "ont été remises en liberté", dont "certaines après avoir purgé leur peine", a indiqué Ali Idrissa.
Entre octobre 2017 et mars 2018, un collectif de la société civile, de l'opposition politique et de quelques syndicats ont régulièrement organisé des manifestations pour demander l'abrogation de la loi de finances. Ils reprochent au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts et surtout d'avoir "accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA" (une trentaine de millions d'euros) aux compagnies de téléphonie.
Lire aussi : Deux membres de la société civiles écroués au NigerLe gouvernement a cependant décidé de rétablir en 2019 la taxe sur les appels internationaux, supprimée en 2018, arguant que les compagnies de télécoms n'ont pas tenu leurs engagements d'améliorer leurs prestations.
En avril, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait estimé que la loi de finances "répondait aux aspirations du peuple nigérien" et que sa contestation par "une minorité", devait "s'exercer dans le cadre des lois en vigueur".
Après quelques mois d'essoufflement, la contestation a repris avec des marches qui ont mobilisé des milliers de personnes les 9 et 23 septembre à Niamey et dans plusieurs grandes villes. Une autre manifestation est programmée samedi.
Avec AFP