L’ancien président américain Ronald Reagan aurait eu cent ans dimanche 6 février. Il était connu comme « le Grand Communicateur », et l’homme qui a aidé à mettre fin aux tensions avec l’ex-Union Soviétique. A la bibliothèque qui porte son nom à Simi Valley, en Californie, universitaires et écrivains évaluent l’impact qu’il a eu sur l’Amérique et le monde.
« Le président Reagan était le premier président dont je me souvient quand j’étais tout petit, et penser à lui à la Maison-Blanche me faisait toujours me sentir en quelque sorte en sécurité. »
« Je crois qu’il était le meilleur président qu’on ait jamais eu. »
« Il était le Grand Communicateur. Et la première chose que j’ai aimée quand il a parlé à son homologue soviétique, le secrétaire général du PC, c’était de lui demander de démanteler le mur. »
Le mur, c’était bien entendu le Mur de Berlin. Pour le biographe Richard Reeves, Ronald Reagan avait une bonne compréhension de l’Union soviétique : « Il avait compris que le communisme ne pourrait pas survivre, et qu’il était temps de passer de la politique de ‘containement ‘ en place avant son arrivée à la Maison Blanche à une politique plus énergique de confrontation avec le communisme. Et cela a marché au-delà, je peux dire, de tous ses espoirs. »
Mais l’administration Reagan a eu aussi à faire face au scandale Iran-Contra, une affaire controversée de vente d’armes secrète à l’Iran, un pays sous embargo militaire. Une partie des revenus tirés de ces ventes avait été utilisée par des membres de son gouvernement pour aider les contras, des guérilleros anti-communistes du Nicaragua.
Michael Genovese, de l’Université Loyola Marymount, se rappelle que ce n’était pas l’heure de gloire de l’administration Reagan : “Tous les présidents ont un héritage mitigé, du bon comme du mauvais. Ronald Reagan a contribué à la chute de l’Union soviétique. Il a aidé à relancer l’économie américaine. Il a aidé à rétablir l’optimisme de ses concitoyens. Mais c’était aussi un président qui a contracté une dette énorme pour l’Amérique. A son arrivée à la présidence, nous étions la plus grande nation créditrice du monde. Quand il a terminé son second mandat, nous étions devenus la nation la plus endettée du monde, une chose dont on ne s’est pas remis à ce jour. »
M. Reagan avait de profondes convictions, et était guidé par les principes, souligne Robert Rowland de l’Université du Kansas. "Il y avait aussi le pragmatisme. Il était prêt à accepter le compromis. Il était prêt à prendre ce qu’il pouvait obtenir et à coopérer avec ses adversaires. »
M. Reagan avait mis sur pied une coalition conservatrice, mais - selon M. Rowland – il n’aurait pas vu d’un bon œil ce que font certains conservateurs d’aujourd’hui. “Ils se souviennent de lui comme de quelqu’un qui s’opposait à tout ce qui est ‘gouvernement’, et ce n’est pas du tout son legs. Il a contrôlé la croissance du gouvernement, mais non pas le gouvernement lui-même. Il a essayé de réformer le gouvernement, mais il n’est certainement pas ce qu’on appelle aujourd’hui un Républicain du Tea Party. »
Pour les universitaires américains, le génie de Ronald Reagan aura été une bonne compréhension du leadership, et une capacité sans pareil à communiquer sa vision à ses compatriotes.