Rencontre entre le président et le chef de l'opposition pour la paix au Mozambique

Filipe Nyusi, président du Mozambique, le 19 octobre 2016.

Le président mozambicain Filipe Nyusi a rencontré dimanche Afonso Dhlakama, chef de l'opposition retranché depuis deux ans dans les montagnes de Gorongosa au centre du pays, un pas de plus vers la paix après plusieurs années d'instabilité dans le pays.

"Le président de la République et le président de la Renamo Afonso Dhlakama se sont réunis aujourd'hui à Gorongosa. Les deux leaders ont parlé pour s'accorder sur les prochaines étapes du processus de paix qu'ils espèrent conclure avant la fin de l'année", a indiqué un communiqué de la présidence.

La Renamo de M. Dhlakama, ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine (1976-1992), a repris les armes dans le centre du pays en 2013 pour contester la mainmise du Frelimo, le parti qui tient les rênes du pouvoir depuis l'indépendance.

Les membres de la Renamo, qui disposent de députés au Parlement dans la capitale Maputo, réclament une plus grande décentralisation de l'Etat et une meilleure intégration de leurs militants armés dans la police et dans l'armée.

Fin 2016, Afonso Dhlakama avait néanmoins proclamé un cessez-le-feu unilatéral prolongé indéfiniment depuis pour faire avancer les négociations avec le gouvernement.

En février dernier, le président Nyusi avait annoncé une nouvelle phase de discussions.

Victime de deux tentatives d'assassinat en 2015, Afonso Dhlakama vit depuis dans les montagnes de Gorongosa au centre du Mozambique où il se prépare pour les prochaines élections en 2019.

Pays parmi les plus pauvres d'Afrique, le Mozambique traverse une passe difficile sur le plan économique.

En 2013 et 2014, trois entreprises à capitaux publics liées aux services secrets et au ministère de la Défense mozambicains avaient secrètement emprunté 2 milliards de dollars pour acheter du matériel de surveillance maritime et des navires.

La révélation de l'affaire en avril 2016 avait suscité la colère des principaux bailleurs de fonds qui avaient gelé leur aide budgétaire, plongeant le Mozambique dans une profonde crise économique et financière.

Avec AFP