"Le procès en appel de Sadat Illiya Dan Malam a été renvoyé au 28 août (en raison) de l'absence de deux juges à l'audience", a expliqué à l'AFP Ali Idrissa, le coordonnateur du réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire (Rotab).
"Nous sommes convaincus que notre camarade, comme l'avait dit le premier juge (ndlr : le juge de première instance) n'a rien fait d'illégal, (il est) juste victime d'une cabale politique", a commenté Ali Idrissa, qui s'est déplacé à Zinder pour suivre le procès.
Lire aussi : Le maintien en détention d'un activiste dénoncé par des ONGSept ONG, dont Amnesty International et le Rotab, ont estimé mardi dans un communiqué commun que "les autorités du Niger doivent abandonner les charges et libérer immédiatement et sans condition" le militant détenu.
"Si les autorités veulent confirmer qu’elles sont plus réceptives et attachées à la défense et la promotion des droits humains, Sadat devrait être libéré dès l’ouverture de son procès en appel demain" mercredi, avait alors déclaré Laurent Duarte, coordinateur international du mouvement "Tournons la page".
Sadat Illiya Dan Malam avait été arrêté en avril 2018 lors d'une manifestation contre les mesures d'austérité prévues dans la loi de finances. Le 20 mai dernier, le juge d'instruction de Zinder avait décidé d'abandonner les charges de "participation à un mouvement insurrectionnel" et "conspiration contre la sécurité de l'Etat" pour les requalifier en "injure contre les membres du parti politique PNDS Tarayya", le parti au pouvoir au Niger.
Le même jour, le procureur du tribunal de grande instance de Zinder avait interjeté appel, entraînant son maintien en détention, selon son avocat, Me Boudal Effred Mouloul.
Au Niger, les manifestations contre la loi de finance 2018 avaient entraîné l'arrestation de 26 activistes en un mois.
"Parmi la vingtaine d’activistes arrêtés et emprisonnés pendant des mois l’année dernière, Sadat Illiya Dan Malam est le seul encore maintenu en détention alors qu’il devait retrouver sa famille et ses amis depuis deux mois", a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagnes à Amnesty International.