Reprise du procès de Simone Gbagbo le 10 janvier avec des avocats commis d'office

Lors du procès de Simone Gbagbo, au Palais de justice d'Abidjan, le 26 décembre 2014.

Trois avocats ivoiriens ont été "commis d'office" mardi, en vue de la reprise le 10 janvier du procès pour crimes contre l'humanité de l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, après le retrait de ses défenseurs, a annoncé l'ordre des avocats.

Le jugement en assises de Mme Gbagbo est bloqué depuis fin novembre à la suite du désistement de ses conseils. Des pourparlers engagés par Me Abbé Yao, le bâtonnier de l'ordre des avocats ivoiriens, n'ont pas abouti.

"En conséquence", Me Claude Mentenon (un ancien bâtonnier), Georges Viera Patrick et Amandine Kouamé du barreaux d'Abidjan ont été "commis d'office" pour assurer la défense de l'accusée, a déclaré Me Abbé Yao à la presse à la sortie d'une réunion consacrée à cette affaire.

"Nous répondons aux injonctions de l'ordre (des avocats)" a déclaré à la presse Me Mentenon, l'un des avocats cités.

Fin novembre, Ange Rodrigue Dadjé, l'avocat de Simone Gbagbo, avait quitté la salle d'audience pour protester contre l'attitude du tribunal qui avait rejeté la demande de la défense, qui exigeait depuis des semaines la comparution de nombreuses personnalités de la crise ivoirienne.

Parmi les personnalités que la défense veut voir à la barre: l'actuel président de l'Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, l'ancien Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou, et l'ex-chef de l'armée, le général Philippe Mangou.

Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai pour son implication présumée dans des tirs d'obus sur le marché d'Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara, le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime.

Ces crimes ont été commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.

Simone Gbagbo purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", prononcée en 2015.

Avec AFP