Reprise du procès de Vital Kamerhe, principal allié du président congolais

Vital Kemehe au premier jour de son procès dans la prison de Makala (CPRK), Kinshasa, RDC, 11 mai 2020. VOA/Capture d'écran

Vital Kamerhe, principal allié du président de la République démocratique du Congo, et son coprévenu sont passés à l'offensive en clamant leur innocence lundi à la reprise de leur procès pour détournement de fonds présumé devant un tribunal à Kinshasa.

A la barre, M. Kamerhe, directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, a demandé sa remise en liberté provisoire. "Je veux qu'on puisse m'aider à comprendre pourquoi je suis à Makala", a-t-il ajouté, en citant le nom de la prison centrale de Kinshasa, où il est en détention depuis le 8 avril.

M. Kamerhe a déclaré vouloir "laver" son honneur et celui de ses enfants, face au tribunal qui l'accuse du détournement de quelque 50 millions de dollars de fonds publics alloués à la construction de 4.500 logements sociaux.

Sur le fond, M. Kamerhe a affirmé que le contrat entre l'Etat et la société Samibo avait été signé en avril 2018, avant sa nomination en janvier 2019, dossier à l'appui et prenant à témoin la caméra qui filme le procès pour la chaîne d'Etat RTNC.

Lire aussi : Pas de liberté provisoire pour Vital Kamerhe, selon la justice congolaise

"Je suis innocent", a clamé son coaccusé, l'entrepreneur libanais Jammal Samih, 78 ans, patron de Samibo.

"Je suis depuis 52 ans dans ce pays", a lancé M. Samih, affirmant avoir été "consul honoraire" du Liban à l'époque du Zaïre (l'ancien nom de la RDC jusqu'en 1997).

Comme il y a deux semaines, l'audience devant le tribunal de grande instance a eu lieu dans l'enceinte même de la prison centrale de Makala. Les deux prévenus portent la chemise jaune et bleue des détenus de Makala.

Fermée aux autres médias, l'audience est retransmise en direct par la RTNC.

Lire aussi : Pas de liberté provisoire pour Vital Kamerhe, selon la justice congolaise

Ancien président de l'Assemblée nationale, passé à l'opposition, M. Kamerhe a été le principal allié de Félix Tshisekedi lors de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018 qui a conduit à la première transition pacifique du pouvoir.

Il n'a pas démissionné, ni n'a été démis de ses fonctions depuis son interpellation. La présidence a annoncé la désignation d'un intérimaire à son poste de directeur de cabinet.

Ses deux précédentes demande de remise en liberté provisoire ont été rejetées.