Le général Michael Langley, chef du centre de commandement américain pour l'Afrique, a déclaré qu'après avoir rencontré le président somalien Hassan Sheikh Mohamud et son plus haut responsable militaire, le général Ibrahim Sheikh Muhyadin Addow, le week-end dernier, il était convaincu que la Somalie pourrait gérer sa propre sécurité après le retrait, en décembre, de la Mission de transition de l'Union africaine en Somalie, connue sous le nom d'ATMIS.
Les remarques du général Langley ont été faites lors d'une réunion virtuelle jeudi avec des journalistes. Il a déclaré que les autorités somaliennes lui avaient dit que les opérations militaires dans le sud et le centre du pays visaient à libérer certaines zones des militants islamistes et à en stabiliser d'autres.
« Les opérations se succèdent à un rythme effréné. Je me contenterai d'utiliser certains de leurs récits. Ils ont une jeune armée, c'est une armée en construction, donc il y a des succès et des revers. Mais je pense que le moral des forces est en train de monter et ils sont très enthousiastes à l'idée de pouvoir contenir al-Shabab dans les opérations futures », a indiqué le général Langley.
Lors d'une réunion d'information au Conseil de sécurité de l’ONU en juin, Mohamed el-Amine Souef, chef de l'ATMIS, a déclaré que la menace posée par Al-Shabab restait imprévisible. Citant une récente attaque contre les forces somaliennes dans la région de Galmudug et une attaque au mortier contre le camp ATMIS à Baidoa, il a déclaré que le groupe djihadiste conservait une grande capacité de nuisance.
Selon lui, les forces somaliennes soutenues par l'ATMIS ont réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre al-Shabab, alors que le soutien des partenaires internationaux est essentiel pour maintenir la dynamique.
Après sa visite en Somalie, le général Langley est arrivé au Kenya, qui fournit des troupes à l'ATMIS. Sur place, il a déclaré qu'il prévoyait de s'entretenir avec les responsables militaires kényans afin d'explorer les perspectives d'avenir sur la manière d'aider l'armée somalienne à atteindre ses objectifs opérationnels.
« Ils ont été un formidable partenaire de l'armée nationale somalienne, en l'institutionnalisant, en la professionnalisant, en l'aidant à opérer dans différentes zones, en collaborant le long de la frontière pour assurer la défaite d'al-Shabab », a affirmé le général Langley.
En Afrique de l'Ouest, les troupes américaines se sont récemment retirées du Niger, où elles avaient reçu l'ordre de partir après la prise du pouvoir par une junte militaire. Les militaires ont aussi pris le pouvoir par la force au Mali et au Burkina Faso.
Le général Langley indique que la voie à suivre pour la coopération en matière de sécurité dans le Sahel reste à déterminer, mais il ajoute que les forces américaines resteront engagées.
« Dans l'intervalle, oui, nous nous tournons dans une certaine mesure vers des pays partageant les mêmes valeurs démocratiques, les mêmes objectifs et les mêmes défis sur la côte de l'Afrique de l'Ouest. Nous sommes donc en pourparlers avec la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Bénin, et nous commençons à réinitialiser et à calibrer certains de nos atouts », a dit le général Langley.
Selon lui, ces pays sont menacés par des groupes terroristes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique et le groupe Etat islamique qui opéraient initialement au Mali, au Burkina Faso et au Niger et maintenant ces groupes cherchent à élargir leur champ d’action vers d'autres pays de la région.