Signature d'un document harmonisé de groupes armés centrafricains avec l'UA

Les habitants du quartier majoritairement musulman du PK5 manifestent devant le siège de la MINUSCA, la mission de maintien de la paix des Nations Unies en République centrafricaine, à Bangui, le 11 avril 2018.

Les émissaires des 14 groupes armés centrafricains et de l'Union africaine (UA), chargée de mener la médiation soutenue par Bangui et l'ONU, ont achevé jeudi soir une "réunion positive" dans l'ouest de la Centrafrique, selon l'UA.

La "réunion positive de Bouar (ouest) s'est achevée hier avec la signature du document unique des revendications par les représentants des 14 groupes armés", a indiqué vendredi à l'AFP Francis Che, porte-parole du panel de l'UA en Centrafrique.

Ce document a été remis vendredi au gouvernement comme "base de négociations entre les deux parties", selon M. Che.

Après avoir rencontré tous les groupes armés opérant en Centrafrique depuis plus d'un an, le panel de l'UA a regroupé leurs revendications dans un document qui a été "harmonisé" jeudi entre les différentes parties.

Le document de synthèse signé des 14 groupes armés, obtenu par l'AFP, contient 104 revendications, plus que le document initial "non harmonisé" qui en contenait 97.

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Cinq points ont cependant été mis en "réserve" par le panel de l'UA, dont l'amnistie générale réclamée par les groupes armés.

Cette amnistie, récemment jugée "impensable" par plusieurs ONG, est un point crucial de cette médiation: demandée par les groupes armés, elle a toujours été refusée par Bangui sous la pression de l'ONU et de ses partenaires.

Une Cour pénale spéciale (CPS) a été créée pour juger les crimes commis dans le pays depuis 2003, et plusieurs chefs de groupes armés sont cités dans des rapports d'enquête de l'ONU quand d'autres sont sous la menace d'un mandat d'arrêt.

Cette médiation africaine, lancée en juillet 2017 et soutenue par l'ONU ainsi que par les principaux partenaires de la Centrafrique, est critiquée par les diplomates et les observateurs pour sa lenteur et son manque d'efficacité.

Une médiation parallèle a été initiée par la Russie et son allié soudanais mardi à Khartoum (Soudan), avec la signature d'une "déclaration d'entente" entre quatre groupes armés.

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Dans un courrier au président russe Vladimir Poutine obtenu vendredi par l'AFP, le président centrafricain Faustin-Archange Toudaéra l'a remercié pour cette réunion à Khartoum.

"Mon pays est rassuré par votre présence à ses côtés dans la poursuite des actions devant conduire à un accord de paix", a déclaré M. Touadéra à M. Poutine.

De nombreuses tentatives de médiation ont eu lieu en Centrafrique depuis le début de la crise en 2012, et sept accords de paix ont été signés, sans qu'aucun ne parvienne à un retour au calme.

Ce pays est ravagé par des combats incessants entre des groupes armés qui combattent pour le contrôle des territoires et leurs ressources. Impuissant, l'Etat n'a de contrôle que sur une très maigre partie du pays.

Avec AFP