"Entre le 5 et le 7 avril, un convoi a terminé l'approvisionnement de deux des sites (de la Minurso, ndlr) à l'est du mur de sable, à Tifariti et Mehaires, avec le soutien du Front Polisario et du Maroc", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, qui avait annoncé fin mars un accord concernant ce convoi.
"Cet approvisionnement va permettre aux sites de rester opérationnels", a-t-il ajouté, notant leur "besoin critique" notamment en carburant. "Il est vital de poursuivre sur cette lancée et d'assurer que la mission puisse continuer ses efforts sur le terrain et sa présence sur l'ensemble du territoire, dans le but de créer un espace pour un progrès du processus politique" mené par l'envoyé spécial de l'ONU Staffan de Mistura, a-t-il souligné.
Le Sahara occidental, ex-colonie espagnole, est considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif. Il oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par Alger. Rabat, qui contrôle près de 80% de ce vaste territoire, prône un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame pour sa part le référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU qui avait été prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le feu, mais jamais concrétisé.
Le territoire est coupé du Nord au Sud depuis les années 1980 par un "mur de défense", comme l'appellent les autorités marocaines qui l'ont érigé. Le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU en octobre soulignait les "conséquences de plus en plus graves" des problèmes d'approvisionnement sur les capacités des équipes de la Minurso à l'est du mur pour maintenir leur présence sur ce terrain "austère".
Alors qu'aucun convoi terrestre n'avait été autorisé depuis le 13 novembre 2020, des approvisionnements avaient pu être effectués par avion et hélicoptère, mais pas pour les équipements lourds, notamment les véhicules.
Staffan de Mistura avait invité fin mars à New York des représentants des parties (Maroc, Front Polisario, Algérie et Mauritanie) et du "groupe d'amis du Sahara occidental" (France, Russie, Espagne, Royaume-Uni et Etats-Unis) pour une série de rencontres bilatérales informelles. Il doit présenter son dernier rapport au Conseil de sécurité lors d'une réunion à huis clos le 19 avril.