Salva Kiir nommé médiateur des conflits au Soudan

Salva Kiir à Khartoum le 21 septembre 2018.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a été désigné comme médiateur lors des pourparlers de paix entre Khartoum et les rebelles des Etats soudanais du Darfour (ouest), du Kordofan-Sud (sud) et du Nil Bleu (sud-est).

Le conseiller à la sécurité de Salva Kiir, Tut Kew, a déclaré lundi à la presse que le chef d'Etat avait accepté "d'assurer la médiation entre le gouvernement de Khartoum et l'opposition armée au Soudan".

"La médiation débutera la semaine prochaine à Juba, où les délégations de l'opposition et les délégations gouvernementales entameront des pourparlers de paix ", a-t-il précisé.

Plus jeune pays au monde, le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, après 22 ans de guerre civile.

Depuis cette date, un conflit oppose le gouvernement de Khartoum aux rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N, issu du SPLM de Salva Kiir) dans les Etats du Nil Bleu et du Kordofan-Sud, que le tracé de la nouvelle frontière a placés au Soudan.

Juba et Khartoum se sont mutuellement accusés de soutenir les rebelles opérant sur le territoire voisin.

Plusieurs séances de négociations entre les autorités soudanaises et les rebelles n'ont abouti à rien de concret.

Les rebelles du SPLM-N sont alliés avec les rebelles du Darfour, une région vaste comme la France, déchirée depuis 2003 par un conflit opposant les forces soudanaises à des rebelles issus de minorités ethniques et s'estimant marginalisés par le pouvoir central.

Selon les Nations unies, le conflit au Darfour a fait environ 300.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, même si le niveau de violence a largement diminué ces dernières années.

La médiation de Salva Kiir s'engage alors que le Soudan, en proie à une crise économique et désireux de voir le pétrole couler à nouveau depuis le Soudan du Sud, a joué un rôle de premier plan dans les négociations qui ont mis fin à la guerre civile qui a éclaté dans le Soudan du Sud en 2013.

Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d'un tiers de la population, à s'enfuir.

Salva Kiir et son rival Riek Machar, qui doit redevenir vice-président, ont signé en septembre un accord de paix et M. Machar est revenu le 31 octobre pour une journée dans la capitale, Juba, pour la première fois depuis plus de deux ans.

Avec AFP