Sassou déclare que la longévité des dirigeants au pouvoir dépend de "la volonté des peuples"

Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo

Le président de la République du Congo a justifié sa candidature à un troisième mandat à la présidentielle du 20 mars, répondant à la question d'un journaliste en marge de la visite d'un chantier de construction d'un hôpital à Kinkala à 75 km au sud de Brazzaville.

La longévité des dirigeants au pouvoir dépend de "la volonté des peuples", a assuré mardi le président congolais Denis Sassou Nguesso pour justifier sa candidature à un troisième mandat à la présidentielle du 20 mars.

"On ne peut pas parler de démocratie en dehors de la volonté des peuples", a déclaré le dirigeant congolais à la presse.

Il répondait à la question d'un journaliste sur le reproche qui lui est fait, notamment à l'étranger, de rester longtemps au pouvoir, en marge de la visite d'un chantier de construction d'un hôpital à Kinkala à 75 km au sud de Brazzaville.

"Je ne sais pas si ceux qui parlent de l'Afrique connaissent bien l'Afrique", a noté Sassou Nguesso.

"Aujourd'hui on est en train de voir que les Allemands sont satisfaits de leur chancelière Angela Merkel. Elle en est à son troisième mandat. Peut-être prendra-t-elle un quatrième mandat. Cela ne dépend que de la volonté des peuples et non des diktats qui viennent d'autres pays", a poursuivi M. Sassou Nguesso.

"Les puissants veulent imposer aux autres leur volonté, mais les peuples peuvent résister à cela. Si ce n'était pas le cas, ils ne seraient pas indépendants", a-t-il insisté.

Vendredi,M. Sassou Nguesso, 72 ans, avait annoncé à un groupe de jeunes qu'il se portait candidat à la présidentielle du 20 mars. Son dossier est parmi la dizaine retenue par la Direction générale des affaires électorales (DGAE).

Sa candidature a été rendue possible après un changement de constitution ayant fait sauter les verrous qui lui interdisaient de briguer un troisième mandat.

M. Sassou Nguesso avait été investi candidat pour un nouveau mandat fin janvier par le Parti congolais du travail (PCT) au pouvoir.

Il devrait avoir comme challengers l'ancien chef d'état-major (1987-1993), le général Jean-Marie Michel Mokoko, récemment impliqué dans des affaires judiciaires, et quatre anciens ministres.

M. Sassou Nguesso a dirigé le Congo, petit pays d'Afrique centrale riche en pétrole, sous le règne du parti unique de 1979 à 1992. Revenu au pouvoir au terme d'une sanglante guerre civile en 1997, il a été élu en 2002 et réélu en 2009.

Avec AFP