Denis Sassou Nguesso a dénoncé l'absence de sanctions pour contenir les antivaleurs dont la pratique est quasiment généralisée. Selon le chef de l'Etat, chaque fois qu'ils en ont l'occasion, les Congolais vandalisent et emportent les biens publics.
L'Etat a par exemple construit plus de 2.800 forages pour apporter de l'eau à la population. Plus de la moitié de ces ouvrages ont été vandalisés en moins de trois ans, dit-il.
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Pour l'ancien ministre Alain Akouala, qui est également membre du PCT, le parti présidentiel, la dégradation de la situation sociale pourrait en être la cause principale.
"Pour sortir de cette situation, il faut rétablir l'autorité de l'Etat, et il faut que notre pays arrive à créer enfin une espèce de perspective d'avenir à cette jeunesse qui vandalise ou emporte les biens de l'Etat. Jusque-là, ces jeunes n'ont pas véritablement un horizon", commente l'ancien ministre.
La lutte contre la corruption ou les antivaleurs reste un des créneaux du chef de l'Etat, même si les résultats sont à venir. Analysant cette partie du message, le politologue Constant Ebara Pea parle d'un aveu d'impuissance.
"Tout système politique doit se reposer sur un pilier, sinon il s'écroule. Le nôtre malheureusement a choisi d'utiliser la corruption et la coercition, c'est-à-dire l'usage de la force et de la corruption pour soumettre les individus".
Le politologue ajoute: "Cela se dit même dans l'expression des chansons populaires, ''tosa olia'' (obéit et mange). Pour moi, ce discours est un plat réchauffé au micro-onde".
A l'opposition, Paulin Makaya, président de ''Unis pour le Congo'', se dit convaincu que la lutte contre la corruption n'aboutirait jamais sans la volonté réelle du chef de l'Etat.
"Mais la corruption dort chez le président. Le vol et la gabegie se trouvent dans sa maison. Le pays est en train de disparaître. Le poisson commence à pourrir par la tête. Nous ne sommes pas d'accord avec ce qui se passe. Il doit d'abord punir les hommes qui sont dans sa propre maison", dénonce-t-il.
L'analyste économique Alphonse Ndongo rappelle que la lutte contre la corruption est une exigence du Fonds Monétaire International, avec lequel la République du Congo est en programme triennal.
"Le président lui-même ne prend le taureau par les cornes! Ici, c'est la politique qui régente un peu tout avec le PCT, le parti dominant. Quel est celui qui aurait la capacité de sanctionner administrativement quelqu'un sans se faire remonter les bretelles par les puissants", s'interroge-t-il.
Dans son discours, le chef de l'Etat congolais a par ailleurs annoncé la reprise de l'économie nationale avec une croissance de près de 4% cette année.