Sécheresse en Tunisie : la situation reste "difficile" malgré une amélioration

Fuyant les violences en Libye, des réfugiés se retrouvent dans un camps en Tunisie où de l'eau est distribuée, à Ras Jdir, le 9 mars 2011.

La crise de l'eau en Tunisie, qui a entraîné de nombreuses coupures et fait craindre des tensions, a connu une légère amélioration après une semaine de précipitations, mais la situation reste "difficile", a déclaré lundi un responsable du ministère de l'Agriculture.

Déjà fragile du point de vue hydrique, le petit pays d'Afrique du nord a connu cette année une baisse d'environ 30% de la pluviométrie. Cette sècheresse, marquée par des niveaux historiquement bas des barrages, a entraîné plus de 700 coupures d'eau depuis mi-mai, et fait craindre un renforcement des tensions sociales dans les régions défavorisées.

Lundi, après une fin septembre marquée par des intempéries, le directeur des barrages et travaux hydrauliques, Abdellah Sherid, a fait état d'un léger mieux.

Ces précipitations vont "permettre de sauvegarder les réserves des barrages pendant au moins une quinzaine de jours et d'assurer l'irrigation des grandes cultures", a dit ce responsable du ministère de l'Agriculture au journal La Presse.

Selon lui, la capacité de la trentaine de barrages du pays atteint désormais 667 millions de mètres cube, contre plus de 1,15 mds l'an dernier. Cette quantité représente environ 50% des réserves moyennes à cette période de l'année, a-t-il ajouté.

"Nous n'avons pas encore surmonté la crise (...). La situation actuelle, certes, n'est pas critique, mais elle demeure difficile", a ajouté M. Sherid.

En août, le ministère de l'Agriculture avait évoqué la perspective d'une situation "catastrophique" en l'absence prolongée de précipitations.

Les pertes agricoles liées à la sècheresse ont récemment été estimées à plus de 800 millions d'euros, et une ONG a mis en garde contre un "soulèvement de la soif", dans un pays déjà marqué par de vives tensions économiques et sociales.

Mais les récentes précipitations n'ont pas eu que des effets bénéfiques, en particulier dans la région du Sahel (centre-est), où il est parfois tombé plus de 200 millimètres en quelques heures.

Aucun bilan officiel n'a été communiqué, mais selon des médias au moins deux personnes sont mortes en fin de semaine dernière dans les inondations qui ont touché cette zone.

Le Premier ministre Youssef Chahed s'est rendu dimanche à Monastir pour constater les dégâts.

Avec AFP