Vingt-deux personnes arrêtées par la gendarmerie après la tuerie en Casamance

Photo prise lors des funérailles de l'une des victimes de l'attaque de la forêt de Bayotte, Casamance, Sénégal, le 7 janvier 2018

La gendarmerie sénégalaise a arrêté 22 personnes dans l'enquête sur le massacre de 14 coupeurs de bois en Casamance, région forestière du sud du Sénégal, la semaine dernière, selon un communiqué publié dimanche.

Il s'agit des premières arrestations annoncées depuis cette tuerie, le 6 janvier dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor, principale ville de cette région agricole et touristique bordée au nord par la Gambie et au sud par la Guinée-Bissau.

Auparavant, des habitants du village de Toubacouta, au sud de Ziguinchor, avaient fait état d'un bilan de 16 à 20 personnes arrêtées dimanche par la gendarmerie dans cette localité.

Parmi les personnes arrêtées figurent quatre jeunes membres d'un comité villageois de surveillance des forêts, condamnés puis libérés en octobre à la suite d'un conflit avec des exploitants forestiers, selon un témoin cité par l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique).

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"Les investigations en cours ont permis d'identifier des pistes intéressantes qui ont favorisé, à ce jour, l'interpellation de 22 personnes, toutes de nationalité sénégalaise", selon le communiqué de la gendarmerie.

"Cette opération d'interpellation s'inscrit dans le cadre de l’enquête judiciaire en cours".

Dans la matinée, un jeune habitant de Toubacouta avait indiqué au téléphone à l'AFP avoir été arrêté avec 15 autres personnes par des militaires arrivés sur les lieux depuis 05H00 GMT. "Ils ont fouillé le village", a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat.

Selon le président de l'Association des jeunes de Toubacouta, Abdou Sané, qui a dit avoir fait le tour des familles, "19 jeunes et une femme ont été arrêtés ce matin (dimanche) par des gendarmes".

"Ils sont détenus à la gendarmerie de Ziguinchor".

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Les familles pleurent leurs morts de l'attaque en Casamance (vidéo)

Lors d'une visite sur place jeudi, le chef d'état-major de l'armée, le général Cheikh Guèye, avait affirmé que ses troupes n'avaient "pas encore mis la main sur quelqu'un". "Nous ne sommes pas pressés. Nous ne raisonnons pas en terme de délais".

Sur le terrain, contrairement aux jours précédents, aucun tir de l'armée n'a été signalé dimanche dans les environs.

Selon des experts et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC - rébellion), le massacre pourrait être lié à l'exploitation illicite du bois précieux en Casamance, région en proie à une rébellion indépendantiste depuis 1982, mais qui connaît une accalmie ces dernières années.

Le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a annoncé le 9 janvier un renforcement de la répression du trafic de bois en Casamance.

Quelques jours avant le massacre, le climat semblait particulièrement propice à une relance du processus de paix.

Dans son message de fin d'année, le président Macky Sall avait lancé un appel à la rébellion pour faire "le pas décisif vers la paix définitive, une paix sans vainqueur ni vaincu", et deux membres du MFDC avaient été libérés le 1er janvier.

Avec AFP