Dans un rapport publié un mois avant l'élection, l'organisation de défense des droits de l'homme ajoute que "le climat de peur parmi les hommes politiques d'opposition et les militants (...) les empêche de critiquer (le président Yahya) Jammeh et son gouvernement".
Parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh a été élu en 1996, puis constamment réélu depuis. Dirigeant la Gambie d'une main de fer, il a été investi par son parti pour briguer un cinquième mandat.
Son régime est accusé par des ONG de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l'homme, accusations qu'il rejette régulièrement.
Le président Jammeh a annoncé la semaine dernière que la Gambie quittait la Cour pénale internationale (CPI), à la suite du Burundi et de l'Afrique du Sud.
Depuis le mois d'avril, des militants du principal parti d'opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), ont été arrêtés lors de manifestations pacifiques. Au moins deux d'entre eux sont morts en prison et plusieurs autres ont été condamnés à des peines d'emprisonnement, selon HRW.
Le président "utilise les forces de sécurité pour contrôler la Gambie, en faisant arrêter ceux qui ne partagent pas ses vues", écrit HRW.
En outre, "il a systématiquement utilisé les ressources de l'Etat pour faire campagne (...) mobilisant des fonctionnaires et des membres des forces de sécurité".
Depuis longtemps, le gouvernement est accusé d'intimider les journalistes et de les arrêter de façon arbitraire, ce qui fait que beaucoup d'entre eux s'auto-censurent "pour éviter les représailles", selon le rapport.
L'opposition gambienne a choisi dimanche un candidat unique, Adama Barrow, de l'UDP, pour affronter le chef de l'Etat à la présidentielle du 1er décembre.
Avec AFP