Sénégal : le gouvernement annonce des « pourparlers urgents » sur Hissène Habré

Une aérienne d'Abidjan

Le chef de la diplomatie sénégalaise, Madické Niang, a fait savoir que le gouvernement entamera des discussions avec l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne sur la voie à suivre.

Le Sénégal a indiqué qu’il tiendra des « pourparlers urgents » sur le sort de l’ancien président tchadien Hissène Habré après avoir annulé, à la dernière minute, une décision de le renvoyer dans son pays.

Les autorités sénégalaises ont, en effet, suspendu, dimanche, leur mesure d’expulsion d’Habré suite aux avertissements de l’ONU selon lesquels l'ancien président tchadien pourrait être torturé s’il retournait dans son pays.

Le chef de la diplomatie sénégalaise, Madické Niang, a fait savoir que le gouvernement entamera des discussions avec l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne sur la voie à suivre.

M. Habré vit à Dakar depuis qu’il a été chassé du pouvoir par le président Idriss Déby Itno, il y a de cela 20 ans. En 2008, un tribunal tchadien l’a condamné à mort par contumace pour torture et exécution de ses adversaires politiques.

Une commission tchadienne avait établi, en 1992, que M. Habré était responsable de tortures généralisées et de l’exécution d’au moins 40 000 personnes.

Dimanche, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains, Navi Pillay, a exhorté le Sénégal à revenir sur sa décision de renvoyer Habré au Tchad. Le Sénégal étant partie à la Convention contre la torture ne saurait expulser une personne vers un pays où elle est susceptible d’être torturée, avait soulevé Mme Pillay.

Hissène Habré est assigné à résidence depuis 2005, après que la justice belge l’eut inculpé de crimes contre l’humanité sur la base d’une plainte de Tchadiens vivant en Belgique.